" Dans ce pub tout là - haut en Ecosse , une néo zélandaise m'a dit un soir que la France était le plus redoutable adversaire de la Nouvelle Zélande ... Ce temps reviendra . "
" Au Quinze de France , à son futur grandiose , Tchin !!!!!! "
L'équipe de France de rugby à XV, aussi connue sous les noms de XV de France et des Bleus, est l’équipe qui représente la France dans les compétitions majeures de rugby à XV; d’autres équipes représentent la France dans des compétitions internationales de rugby à XV : l’équipe « A » qui est une équipe réserve de l’équipe fanion, l’équipe des moins de 20 ans, l’équipe féminine,
puis l’équipe nationale remporte deux médailles d'argent en 1920 et en 1924. En 1910, la France est admise à participer à la compétition opposant l'Irlande, l'Angleterre, l'Écosse, et le pays de Galles, qui prend à cette occasion le nom de Tournoi des Cinq Nations et fait ainsi son apprentissage du rugby international en se mesurant à ces équipes.
Elle atteint leur niveau au milieu des années 1950 et remporte la première de ses 25 victoires dans le Tournoi en 1954. En 1968, le XV de France signe son premier Grand Chelem
(huit autres s
uivront jusqu'en 2010).
Sur un plan mondial, depuis son tout premier match international en 1906, le XV de France connaît une rivalité historique avec l'Équipe de Nouvelle-Zélande, marquée par sa première victoire à l'Eden Park d'Auckland (1979)
Sur le continent européen, c'est avec l'Angleterre que la rivalité est la plus forte, les oppositions annuelles entre les deux nations ayant gagné l'appellation
Le XV de France, deux fois finaliste de la Coupe du monde et comptant, depuis la tournée victorieuse de 1958 en Afrique du Sud, parmi les meilleures équipes de rugby de la planète, a gagné au fil de son histoire la réputation de pratiquer un jeu offensif très apprécié par les amateurs de rugby à XV, en France et à l'étranger, où on l'appelle le Beau jeu ou le French flair. Mais il connait une période difficile dans la deuxième partie des années 2010, avec un fort pourcentage de défaites sanctionnés par une dixième place au classement des équipes nationales de rugby en février 2019. Son meilleur classement a été la deuxième place, notamment en 2007.
Cette équipe a compté de nombreux joueurs talentueux, comme
Les racines du rugby plongent très loin dans le temps. Le geste symbolique accomplis par William Web Ellis en 1823
et qui consacre l’avènement du football rugby, ne représente qu’un aspect très ponctuel d’une évolution qui continue à se produire actuellement. Ce geste révolutionnaire, où l’élève de la public-school de la ville de RUGBY (Angleterre) courut,
au mépris des règles établies, en portant le ballon qui jusque là n’était que frappé, a peut-être été le lien entre les jeux traditionnels et les jeux sportifs codifiés...
Mais ce n’est qu’une supposition. L’essentiel est que le rugby est né en Angleterre avec W. W. Ellis mais trouve ses origines dans les jeux populaires existants à cette époque en Grande-Bretagne et en France... et en remontant plus loin dans l’Antiquité, dans beaucoup d’autres pays. Ces jeux ne s’appelaient certes pas RUGBY (et pour cause !) mais à y regarder de plus près, on s’aperçoit de certaines analogies troublantes avec le jeu de rugby actuel !.
Des jeux de balle dans l’Antiquité... déjà.
Les civilisations anciennes (chinoise, assyrienne, égyptienne) connaissaient déjà les jeux de ballon. En atteste le présence de vessies, d’outres bourrées de paille trouvées dans les tombes de Thèbes, de fresques ou de diverses poteries représentant ces jeux.
Dans la Grèce antique, on pratiquait des jeux de balle ou de ballon à destination récréative ou d’entraînement militaire tels que l’ÉPISCYRE, l’APPORHAXIS, l’URANIE et surtout la PHÉNINDE, jeu militaire de gagne-terrain particulièrement prisé par les habitants de SPARTE, ville célèbre pour ses traditions guerrières... La PHÉNINDE deviendra dans la Rome antique, sous le nom d’HASPARTUM, le jeu/exercice favori des légions romaines pour l’apprentissage du combat :
eux camps s’opposaient sur un terrain de 100 à 150m de côté en s’efforçant de parvenir à amener une balle (vessie bourrée de son)... derrière la ligne du camp adverse !
La fin de l’empire romain va entamer, pour quelques siècles, une période troublée, mais il est vraisemblable que les jeux subsistent en tant que tels comme activité où sont capitales la possession ou la progression de la balle et l’affirmation de la virilité (qualité indispensable à tout combattant), activité essentielle des peuplades dites « barbares ».
Place à la soule !! un jeu plutôt rugueux...
Début d’une partie de soule en Bretagne au XVIIIe siècle
A la fin du 1er millénaire, apparait alors la SOULE (ou CHOULE dans le Nord) jeu d’origine celtique, joué dans les provinces occidentales (Normandie, Bretagne). Jeu de ballon primitif et rudimentaire, que certains rattachent au culte du soleil, il rassemblait des jeunes gens de deux communes voisines formant deux camps rivaux, quel que fut leur nombre. Il s’agissait d’amener, à coup de pied ou en la transportant, une balle (vessie de porc bourrée de son ou de paille) jusqu’à la commune des adversaires, sous le porche d’une église, sur la place du village, où une mare, pour être déclaré vainqueur.
L’excessive virilité du jeu de SOULE, ses aspects dangereux (car il y eut des morts !) lui valut des restrictions voire des interdictions officielles par édits royaux.
C’est à cette époque-là aussi (1066) que les Normands, envahissant l’Angleterre avec l’armée de Guillaume le Conquérant y apportent la SOULE NORMANDE, longtemps tolérée à la campagne pour les paysans, mais interdite en ville pour les bourgeois et les gentilshommes. C’est ce jeu normand qui aurait fait souche pour donner naissance au HURLING TO GOALES, au HURLING TO THE COUNTRYE.
De Florence à Londres avec le CALCIO.
Calcio Florentin
Au XVe siècle, quelques seigneurs florentins, émigrant en Grande-Bretagne, y importèrent, avec leur coutumes, un jeu de ballon, le CALCIO, dont les dispositions de joueurs sur le terrain étaient identiques à celles du rugby actuel avec 8 avants, 2 demis, 4 demis-arrières et 1 arrière... soit 15 joueurs ! le jeu avait pour but de propulser une balle ronde par tous les moyens dans une cage !
De la SOULE à l’ancien FOOT-BALL.
La soule en Basse Normandie
« L’Illustration »
28 février 1852
A la Renaissance en France, la SOULE « s’humanise » et se développe dans tout le pays :
Elle se joue en champ clos (pré, champ de foire)
On y joue en costume de couleurs différentes
Elle est plus ou moins différemment représentée selon les coutumes locales.
La pratique des différentes SOULES meurt progressivement au cours du XIXe siècle, soit à cause des nombreuses interventions officielles, soit peut-être aussi parce que l’urbanisation de la société et l’industrialisation vont enlever peu à peu aux campagnes ce qui leur restait de jeux populaires et traditionnels. Mais on verra plus loin que ces jeux ressurgiront...
En Angleterre, à la même époque, la SOULE est devenue un jeu, joué en champ clos, ou sur des places en ville ou des prairies à la campagne. Toutes les classes de la nation s’y adonnent, avec des règles de plus en plus précises. Il prendra alors le nom de FOOT-BALL ! On le pratiquait aussi dans les public-schools (collèges) a des fins récréatives d’abord, éducatives ensuite, sous l’impulsion de Thomas ARNOLD, directeur du collège de RUGBY. Il s’agissait alors d’envoyer le ballon à coup de pied dans un espace entre deux poteaux joints par une barre transversale... et quelque fois une corde, à hauteur d’homme probablement ! On pouvait attraper le ballon à la main mais seulement après le premier rebond et on pouvait alors, après avoir reculé à sa guise, le botter au pied vers l’avant, les adversaires ne pouvant aller au-delà de l’endroit où la balle avait été attrapée. Mais en aucun cas on ne pouvait transporter la balle jusqu’au but.
C’est cette règle que W. W. Ellis transgressa un jour de l’automne 1823 en portant la balle dans les buts adverses.
Scission dans le jeu de FOOT-BALL.
Mœurs Anglaises
« Le Journal Illustré » - 1868
C’est en 1863, en Angleterre, qu’eût lieu la grande scission entre le FOOT-BALL RUGBY que pratiquaient les « ruggers » et le FOOT-BALL ASSOCIATION auquel jouaient les « soccers »... Quarante ans après le geste historique de W. W. Ellis, le football actuel prenait naissance. Pour le foot-ball Rugby... ce serait pour plus tard !
Il est intéressant de noter que c’est la structure des lieux où se déroulent les matches qui déterminera l’évolution ultérieure du FOOT-BALL. En effet, devant les dangers représentés par des matches sur des pavés, on est conduit à supprimer le jeu à la main qui conduira en 1863 à la création de la FOOT-BALL ASSOCIATION.
Vers le FOOT-BALL RUGBY : une lente évolution.
1871 - Equipe d’Angleterre
De 1840 à 1870, ce fut une époque de grande confusion. En 1846, les règles officielles du FOOT-BALL selon les règles du collège de RUGBY stipulaient encore :
L’interdiction de reprendre la balle au sol à la main !
La permission de courir avec la balle seulement après un arrêt de volée.
Le coup de pied à un adversaire « attrapé » est considéré comme déloyal... sauf au-dessous du genou ! (c’est le fameux hacking, objet de nombreuses controverses entre partisans et adversaires de cette pratique).
Que l’essai donnait droit à la tentative de but, le ballon devant passer entre les barres... au dessus de la barre transversale.
Il faudra attendre 1871 pour que naisse la Rugby Football Union, portée sur les fonts baptismaux par vingt-deux clubs anglais, appliquant dès lors un règlement très proche de celui du jeu actuel. Quant à l’arbitre, il n’apparut qu’en 1877 (et encore sans sifflet apparu seulement en 1885 !), puisque auparavant les litiges étaient réglés par les capitaines des deux équipes.
La 1re équipe de France (USFSA) en Angleterre, 1893
DERRIERE : L.Dorlet (SF), Bellencourt (SF), Louis Dedet (SF), Garcet de Vauresmont (SF), Frantz Reichel (RCF cap), Sienkiewicz (RCF), J.S. Thorndike (RCF), C. d’Este (RCF).
AU MILIEU : Saint-Chaffray (SF), F.Wiet (RCF), Henri Amand (SF), Ellenberger (SF).
DEVANT : A.de Palissaux (RCF), Georges Duchamps (RCF), Gustave Duchamps (RCF).
En France, à la même époque, se répandit le jeu de BARETTE, en Ile-de-France, en Auvergne, en Picardie, Artois, Bretagne et Sud-Ouest. Ses règles sont la réplique, presque identique, de celles du FOOT-BALL-RUGBY anglais !
Le jeu se clarifia ensuite au cours des décennies suivantes, entre 1875 et 1895, par :
La diminution du nombre de joueurs sur le terrain par équipe... de 20 joueurs (composition d’un dortoir !), on passa progressivement à 15.
L’organisation des joueurs sur le terrain avec avants, demis et arrière pour se stabiliser (déjà) selon la distribution actuelle (8 avants, 2 demis, 4 trois-quarts, 1 arrière).
Ainsi apparait « le jeu de ligne » avec avants approvisionneurs et demis transmetteurs, puis arrières chargés de l’initiative du mouvement. En même temps que le jeu évolue, le règlement s’adapte puisqu’on valorise l’essai à 3 points... si l’on franchit la ligne de but... comme au football américain aujourd’hui.
Quelques dates
1870- Premier match international à Edimbourg : Ecosse-Angleterre.
1871- Création de la Rugby Football Union (R.F.U.) en Angleterre : premiers règlements.
1872- Création des fédérations du Pays de Galles, Irlande, Ecosse... et création du 1er club français de rugby : le Havre Athlétic Club...
1884- Premier tournoi des 4 nations britanniques.
1886- Création de l’International Rugby Board (I.R.B.).
1887- Création en septembre de l’Union de Sociétés Françaises des Sports Athlétiques (U.S.F.S.A.) - multi-sports.
1889- Création de la fédération d’Afrique du Sud.
1892 - Stade Français - Rosslyn Park
« L’Illustration »
1891- Création de la fédération de Nouvelle-Zélande.
1890-91- Création du 1er championnat inter-scolaire en France.
1892- 1re rencontre internationale inter-clubs à Levallois : Stade Français / Rosslyn-Park. Cette année là, le Racing Club de France (R.C.F.) est champion de France.
1905- Création de la Rugby Foot-Ball League à XIII (scission interne).
Jean Galia
1910- La France est invitée au tournoi des... 5 nations.
1919- Création de la Fédération Française de Rugby (F.F.R.).
1931 à 1939- Rupture avec les Anglais : le championnat français est jugé trop brutal.
1934- Apparition du jeu à XIII en France (joueurs professionnels) sous l’impulsion de Jean Galia, international quinziste.
Origines du XV de France
L'équipe de l'USFSA, lors de la mini-tournée en Angleterre en février 1893
mais la France devra attendre 35 ans pour avoir une équipe qui puisse être confrontée aux équipes nationales britanniques.
La première sélection française de rugby à XV de l'U.S.F.S.A. est formée dès 1893 pour affronter en Angleterre, l'équipe du Civil Service Athletic Club. Cette sélection française est exclusivement composée de joueurs de deux clubs parisiens, le Racing club de France
et le Stade français. Le 13 février, la sélection française affronte le Civil Service devant 10 000 spectateurs et s'incline de peu sur le score de 2 à 0
Le lendemain, deuxième match de cette mini-tournée anglaise face à Richmond FC renforcé par deux fameux joueurs d'autres clubs. Les dirigeants de Richmond ont assisté au match du 13, et se méfient, d'autant qu'une semaine plus tôt, le Civil Service s'était imposé 15 à 0 face à leur équipe. Richmond s'impose finalement sur le score de 9 à 3.
France-Écosse de 1896
Le 6 avril 1896, lendemain de la finale du championnat de France, la sélection française rencontre les Écossais d'Édimbourg avec douze joueurs ayant joué la veille. Les Sports Athlétiques, organe officiel de l'U.S.F.S.A., publie le , un article signé Louis Dedet
qui
plaide pour la constitution d'une équipe de France.
Le premier tableau d'affichage (JO de 1900).
Une équipe française comprenant des joueurs de trois clubs parisiens (Racing club de France, Stade français et Cosmopolitain) dispute le tournoi olympique de 1900. Cette formation bat le club allemand du FC Francfort (par 27 à 17) le 14 octobre au vélodrome municipal de Vincennes
, puis remporte le titre olympique en battant aussi l'équipe anglaise des Moseley Wanderers le 28 octobre sur le score de 27 à 8. Ce match est disputé au même endroit devant 6 000 spectateurs, c'est la plus grosse affluence des Jeux olympiques.
De 1902 à 1905, la sélection française dispute et perd successivement plusieurs matchs contre une sélection canadienne (10-23), l'équipe de Swansea (0-20) et l'équipe irlandaise des Bective Rangers (8-13).
1906-1914 : l'apprentissage
1906 : contre les All Blacks, le baptême du jeu pour le XV de France
Le 1er janvier 1906 naît officiellement l'équipe de France de «football-rugby». Son premier match est douloureux contre la Nouvelle-Zélande, déjà considérée comme la meilleure équipe du monde.
Le premier match officiel du XV de France U.S.F.S.A. a lieu le 1er janvier1906, face auxOriginals(les futurs All Blacks de Nouvelle-Zélande) alors en tournée européenne. Ce match, arbitré par Louis Dedet, est disputé au Parc des Princes devant 3 000 spectateurs et se termine par une victoire des Néo-Zélandais par 38 à 10. Le capitaine Henri Amand a l'honneur d'être le premier capé du rugby français. Cette équipe comporte aussi un Anglais,
a alors l'idée de récupérer d'urgence un joueur parisien, Joe Anduran, pour compléter l'équipe et permettre ainsi à l'équipe de France de jouer son premier match du Tournoi au complet13. Le XV de France fait son apprentissage du rugby international et termine régulièrement dernier du Tournoi jusqu'en 1914 (exception faite de l'année 1911 où il termine quatrième devant l'équipe d'Écosse contre laquelle il remporte sa première victoire internationale)
De 1906 à 1914, l'équipe de France dispute 28 rencontres internationales et remporte une seule victoire, contre l'Écosse le sur le score de 16-15, c'est sa première victoire internationale. Dans cette équipe conduite par Marcel Communeau,
l'ailier Pierre Failliot, surnommé l’Autobus, se met en évidence en marquant deux essais et en évitant un essai écossais à quelques secondes de la fin du match .
.
Mac Lauchlan " Mighty mouse "
Le 8 Avril 1917 la France affronte la Nouvelle Zélande
1919-1931 : progression du XV de France
Après la Première Guerre mondiale, l'équipe de France rencontre celle de Nouvelle-Zélande, appelée alors les Kiwis, le pour un match non considéré comme international. Les Bleus sont près de réaliser un exploit, ils ne s'inclinent que par 13 à 14. L'équipe de France progresse et parvient à remporter deux matchs sur quatre lors des Tournois des Cinq Nations en 1921, 1930 et 1931. Elle remporte sa première rencontre en déplacement le à l'occasion d'un match contre le XV d'Irlande à Dublin. Sous la conduite de son capitaine, Philippe Struxiano,
Philippe Struxiano est le septième au premier rang .
la France l'emporte nettement par 15 points à 7 en marquant cinq essais contre un à l'Irlande.
Aux Jeux olympiques de 1920 à Anvers les équipes de France et des États-Unis sont les seules participantes, les Français remportent une médaille d'argent après avoir perdu contre les Américains sur le score de 0 à 8.
Etats Unis - France au stade olympique d'Anvers
Quelques semaines plus tard, l'équipe de France prend sa revanche en gagnant par 14 à 5 à Paris.?
La revanche à Paris
Affiche des Jeux olympiques d'été de 1920, organisés à Anvers.
Le rugby à XV fait son retour en compétition olympique après douze ans d'absence depuis sa deuxième apparition lors des Jeux olympiques de 1908. En 1912, les organisateurs suédois veulent initialement limiter la compétition aux épreuves d'athlétisme, de lutte, de gymnastique et de natation. Plusieurs pays contestent l'idée et, après de longues négociations, plusieurs sports sont ajoutés à cette liste réduite mais le rugby n'en fait pas partie1. En 1916, il n'y a pas de Jeux olympiques en raison de la Première Guerre mondiale, et, au lendemain de celle-ci, la Belgique organise les Jeux olympiques au pied levé et n'a pas le temps de prévoir l'hébergement des participants ailleurs que dans des écoles transformées en dortoirs2. L'épreuve de rugby est facultative et son organisation laissée à l'appréciation du comité organisateur3. Les nations britanniques refusent d'y participer prétextant que l'épreuve prévue au mois de septembre est programmée trop tôt dans la saison pour que leurs équipes soient compétitives par rapport aux autres participants4. Initialement, quatre équipes doivent disputer l'épreuve de rugby à XV : la Tchécoslovaquie, les États-Unis, la France et la Roumanie.
Aux États-Unis, le rugby à XV est promu dans de nombreuses universités de la côte ouest américaine après que le football américain a été interdit en 1904 dans le pays en raison de sa dangerosité5. Malgré la levée de l'interdiction de la pratique du football américain en 1918, il reste néanmoins populaire en Californie et une sélection y est constituée principalement à partir d'étudiants de plusieurs universités californiennes : de Stanford, Californie à Berkeley et de Santa Clara2,5. Cette sélection effectue peu de temps avant les Jeux une tournée victorieuse en Colombie-Britannique5. Cependant, l'équipe américaine ne trouve pas de ressources auprès du comité olympique américain qui refuse de participer au financement de leur périple6. Une collecte de fonds est alors lancée en Californie et l'équipe récolte 20 000 dollars6. L'un des plus gros mécènes n'est autre que John O'Neil, un joueur de la sélection américaine dont la riche famille a fait fortune dans l'exploitation du pétrole au Texas7. Cette somme d'argent ne permet cependant pas au groupe de faire la traversée de l'Atlantique autrement qu'à bord d'un navire de l'armée américaine, the Sherman2.
Après une longue traversée, l'équipe des États-Unis arrive en Europe à la surprise générale, les équipes de Tchécoslovaquie et de Roumanie se sont retirées de la compétition et aucune épreuve de rugby n'a été mise en place par les organisateurs . Le comité belge d'organisation des Jeux contacte alors l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques (USFSA) pour qu'un tournoi olympique soit organisé . Frantz Reichel, directeur de l'USFSA, compose en urgence une équipe pour représenter la France en rassemblant des joueurs des divers clubs parisiens : le Club athlétique de la Société générale, l'Olympique, le Racing club de France et le Sporting club universitaire de France Finalement, seuls quatre des joueurs de l'équipe ainsi constituée sont de véritables internationaux Un unique match est donc disputé le 5 septembre après la finale des repêchages de football, le dernier du tournoi, dans le stade olympique d'Anvers entre les deux équipes restantes, au moment où la saison redémarre en France Les Français n'ont donc pas le temps de se préparer, et la rencontre est remportée par les États-Unis qui battent la sélection française dominée physiquement. La rencontre se déroule devant 20 000 spectateurs, et sous la pluie. Les conditions météorologiques favorisent le jeu des avants mais les Français choisissent le jeu de mouvement avec les arrières. Ils sont victimes du terrain glissant et perdent beaucoup de ballons . En revanche, les Américains établissent leur stratégie de jeu sur le combat des avants ce qui leur permet de maîtriser le déroulement du match et de dominer l'adversaire sans produire de jeu Le score à la mi-temps est nul 0 partout. Au cours de la seconde période, les Américains ouvrent le score avec un coup de pied d'arrêt de volée de Dick Templeton à 55 yards des poteaux puis augmentent leur marque grâce à un essai de Lou Hunter transformé par Templeton. Ils remportent finalement la rencontre sur le score de 8 à 3. L'entraîneur-joueur australo-américain Daniel Carroll remporte là sa deuxième médaille d'or après celle obtenue en 1908 avec l'équipe australienne. Cette rencontre n'est pas comptabilisée comme une sélection officielle pour les joueurs français.
La tournée américaine
Défaite des californiens à Colombes le 10 octobre.
L'équipe des États-Unis avant le test match disputé contre la France, le 10 octobre 1920.
Après la campagne olympique, l'USFSA propose d'organiser une tournée en France pour l'équipe américaine. Cette tournée comprend quatre matches, le dernier étant un test match contre l'équipe de France. Les Californiens, surnom donné à l'équipe des États-Unis, acceptent la proposition. Lors de la première rencontre disputée le 19 septembre à Lyon, l'équipe américaine bat largement une sélection du Sud-Est sur le score de 26 à 3. Une semaine après, le 26 septembre, les Américains disposent du Stade toulousain sur le score de 11 à 3 au stade des Ponts Jumeaux devant 15000 spectateurs, avant de gagner difficilement par 6 à 3 contre une sélection du Sud-Ouest à Bordeaux12. La « revanche d'Anvers » a lieu à Paris dans le stade de Colombes le 10 octobre. Les Français battent alors les Américains par 14 à 5, inscrivant quatre essais par Eugène Billac, François Borde, Raoul Got et Adolphe Jauréguy. Le lendemain de la rencontre, le 11 octobre, la Fédération française de rugby est officiellement créée pour remplacer l'USFSA en tant qu'organe dirigeant du rugby à XV en France et Octave Léry en devient le premier président. Par la suite, une partie de la presse française affirme que ce second match constitue la véritable épreuve olympique et que les Français sont les champions olympiques. Mais ce lobbying partisan ne change pas le fait que les Américains sont les véritables vainqueurs lors de ces septièmes olympiades
Résultats
Les équipes de France et des États-Unis s'affrontent deux fois à l'automne 1920. La première rencontre compte pour l'attribution du titre olympique alors que la seconde est un test match officiel.
L'équipe olympique de rugby à XV des États-Unis lors de son voyage sur le Sherman.
L'équipe de France, lors du match retour à Colombes.
Trente joueurs, quinze américains et quinze français, disputent la rencontre olympique. Les deux sélections comptent des joueurs remplaçants mais aucun changement n'est effectué pendant le match. Néanmoins, le Comité international olympique attribue les médailles à tous les joueurs, quel que soit leur nombre de matches joués . Le tableau suivant présente la liste des médaillés classés par ordre alphabétique.
Parmi tous les médaillés, certains sont également engagés dans d'autres disciplines lors de ces Jeux olympiques. Morris Kirksey dispute trois épreuves d'athlétisme. S'il ne passe pas le premier tour de qualification sur 200 mètres, il obtient la médaille d'argent sur l'épreuve du 100 mètres et la médaille d'or sur celle du relais 4 × 100 mètres . Dink Templeton participe à l'épreuve du saut en longueur et termine au pied du podium alors qu'André Chilo termine 17e de l'épreuve de triple saut .
Deux équipes se retrouvent en finale des Jeux olympiques de 1924 à Paris, l'équipe des États-Unis remporte à nouveau la médaille d'or en battant la France sur le score sans appel de 17 à 3. Cette victoire des Américains marque aussi la fin de la compétition de rugby dans le cadre des Jeux olympiques.
De 1920 à 1930, l'équipe de France dispute cinquante matches internationaux et en remporte treize, elle bat au moins une fois toutes les équipes européennes mais subit une défaite nette contre l'équipe de Nouvelle-Zélande par 6 à 30 en janvier 1925, ce qui montre qu'elle doit encore progresser pour se hisser au niveau des meilleures équipes mondiales18. Parmi ces victoires, celle acquise le a une importance particulière car c'est la première obtenue contre l'Angleterre.
Jusqu'à cette date la France avait perdu quinze des seize rencontres contre les Anglais et avait fait, au mieux, match nul en 1922.
ce qui réussit cette performance ; l'année suivante, le , il conduit à nouveau son équipe pour une première victoire contre l'équipe du pays de Galles (8-3).
En 1931, la France est exclue pour professionnalisme (paiement des joueurs, recrutement inter-clubs) et en raison du jeu violent lors de certains matchs.
Le match France-Galles du Tournoi 1930 est d'une extrême brutalité, aussi bien sur la pelouse — avec de nombreux joueurs blessés — que parmi les spectateurs, car ces derniers étaient pressés les uns contre les autres dans les tribunes ou sur le bord de touche, tandis qu'à l'entrée du stade, près de 20 000 spectateurs potentiels n'avaient pu assister au match.
Une majorité de clubs dénoncent aussi le professionnalisme pratiqué par les meilleures équipes et font sécession en décembre 1930 en fondant l'Union française de rugby amateur. Ils refusent que leurs joueurs soient sélectionnés, ce qui abaisse sensiblement le niveau de l'équipe.
L'équipe de France en 1933.
Pendant cette période, l'équipe de France rencontre uniquement des équipes d'un niveau inférieur à celui des équipes britanniques: celles d'Italie, de l'Allemagne et de Roumanie.
La France est de nouveau admise dans le Tournoi en 1939 après que la Fédération française de rugby a trouvé un accord en 1932 avec les clubs entrés en dissidence. La Seconde Guerre mondiale interrompt le Tournoi pendant plusieurs années. L'équipe de France participe à la reprise du Tournoi à partir de 1947.
1945-1958 : des victoires partagées dans le Tournoi
Échange des fanions, lors de France-Italie , le 24 avril 1954 à Rome.
A gauche Jean Prat capitaine de l'équipe de france .
Jonha Lomu des All Blacks le plus grand ailier de l'Histoire du Rugby
Après la Seconde Guerre mondiale, l'équipe de France (les Bleus), reprend les matchs internationaux le contre le pays de Galles; au cours de la même année, elle dispute des matches contre l'armée britannique en janvier et contre les Lions britanniques en avril.
Tournoi des Cinq Nations
Les Bleus poursuivent leur progression.
France - Galles 1947
De 1945 à 1950, ils disputent vingt-six matches et en remportent quatorze, ils obtiennent ensuite un bilan positif de 1950 à 1958 avec 30 victoires pour 49 matchs disputés.
La France reçoit et, pour la première fois, bat l'Australie à Colombes en janvier 1948
Le , ils parviennent pour la première fois à battre les Gallois sur leur terrain, à Swansea sur le score de 11 à 3. Cet exploit vaut à Robert Soro d'être
Le , les Français, emmenés par leur capitaine Guy Basquet, parviennent pour la première fois à vaincre les Anglais dans leur stade de Twickenham (par 11 à 3). C'est le dernier adversaire du Tournoi qu'il leur restait à battre en déplacement.
En 1952, la France est à nouveau menacée d'être exclue du Tournoi, coupable selon les Britanniques de professionnalisme (recrutements, primes de match, intéressements). Pour éviter la sanction, la FFR promet d'abolir le championnat de France et fournit une liste de joueurs jugés coupables de professionnalisme, dont Jean Dauger, Robert Soro et Maurice Siman. Ainsi, une nouvelle exclusion du Tournoi est évitée, mais le championnat de France 1952-53 est maintenu à la suite de la pression exercée par la grande majorité des clubs français.
L'équipe de France obtient des victoires partagées dans le Tournoi en 1954 (avec l'Angleterre et le pays de Galles) et 1955 (avec le pays de Galles). Il est à remarquer que les Bleus pouvaient remporter un Grand Chelem s'ils avaient gagné contre les Gallois et non pas perdu 11 à 16. La France montre ses progrès en perdant au plus deux matches par Tournoi, sauf en 1952 (trois), 1953 (trois également) et 1957 (quatre).
Les Bleus battent pour la première fois les All Blacks le ,
C'est Jean Prat qui est à la fois le capitaine et le réalisateur des trois points qui donnent la victoire aux Français. Jean Prat est aussi le capitaine du XV de France qui bat pour la deuxième fois les Anglais à Twickenham en 1955. Cette même année, il est porté en triomphe par les Gallois au terme de sa carrière dans le Tournoi, un journaliste anglais le surnomme alors Mister Rugby.
Mister Rugby
Jean Prat et ses copains , André Boniface , Michel Crauste ...
En tournée en Argentine en août et septembre 1954, la France bat deux fois les Pumas à Buenos Aires.
La France termine dernière du Tournoi avec sa huitième et dernière cuillère de bois à ce jour (2019), pour avoir perdu ses quatre matches (Whitewash en anglais).
pour les Bleus. Le 16 août 1958, l’équipe de France remporte sa première victoire par 9-5 face aux Springboks à l’Ellis Park de Johannesburg, sous la conduite de Lucien Mias, le Docteur Pack. La tournée en Afrique du Sud de l'équipe de France, pourtant handicapée par plusieurs absences, est un succès complet car lors du premier match elle a fait match nul 3-3.
Dans la continuité de son succès en Afrique du Sud en 1958, l'équipe de France remporte seule le Tournoi pour la première fois (victoire non partagée avec une autre équipe) sous la conduite de Lucien Mias.
Elle remporte à nouveau le Tournoi en 1960 (avec l'Angleterre, )
les deux équipes comptent un match nul et trois victoires, soit un Petit Chelem chacune), 1961 (à nouveau invaincue, avec trois victoires et un match nul, un second Petit Chelem) et 1962 (avec trois victoires et une courte défaite 0 à 3 contre les Gallois).
Samedi à Colombes L'ÉQUIPE DE FRANCE à l'épreuve des fameux Springboks
Par ROBERT DUTHEN. Publié le 18 février 1961 à 00h00 - Mis à jour le 18 février 1961 à 00h00
Le public de Colombes qui va assister samedi, à 15 heures, au match-test France-Afrique du Sud, n'ignore pas que l'épreuve s'annonce difficile pour l'équipe de France, car les Springboks, après leur tournée exceptionnelle en Grande-Bretagne, ont fait la meilleure impression devant les équipes qui leur ont été opposées, en France : le Sud-Ouest, battu 29 à 3, France-B 26 à 10 et Côte Basque-Béarn 36 à 8.
L'adversaire résiste jusqu'à la mi-temps
On a vu les Sud-Africains puissants et coordonnés en avants, rapides en trois-quarts, adroits et habiles dans tous les compartiments du jeu. En général l'adversaire leur résiste jusqu'à la mi-temps, mais il se désunit ensuite, peu à peu, sous la vigoureuse pression du pack qui favorise les assauts des attaquants, et c'est en deuxième mi-temps que les défenses craquent. L'équipe de France aura-t-elle assez de force et de cohésion pour contenir ce pack, gagnera-t-elle assez de balles pour lancer elle-même des offensives de nature à le décontenancer ? C'est la grande question qui se posera à Moncla et à ses joueurs. Pour enrayer les mouvements dès l'origine ils devront plaquer sans rémission et se déplacer rapidement sans cesser de rester groupés.
Nul doute que le " quinze " tricolore soit mieux armé que les trois " victimes " précédentes ; on dit même que les Springboks éprouvent à son égard une certaine méfiance. Mais il serait étonnant que, pour leur trente-quatrième et dernier match la victoire échappât aux Sud-Africains.
On sera curieux de voir les réactions de Domenech, Bouguyon, Crauste, Celaya, Moncla, Roques, Lacroix, Dupuy, Rancoule en face de cette grande équipe. Que vaudront les coups de pied d'Albaladejo et Vannier, les initiatives de Bouquet et de Guy Boniface ?
Du Toit, Kuhn, Claassen, Malan, Hopwood, Stewart, Gainsford, Kirpatrick, Antelme et Engelbrecht seront-ils aussi brillants qu'à Toulouse ou à Bayonne ? De toute façon on espère un rugby ouvert et rapide, et le jeu le plus mouvementé qui soit, sans quoi les fameux Springboks pourraient nous décevoir, tandis que les Français " jouant fermé " n'auraient pas cependant plus de chances de vaincre. D'ailleurs, devant un tel ensemble, il sera moins question de tactique ou de méthode que de force toute simple, de vitesse ou d'adresse.
et 1970 (avec le pays de Galles). Entre les deux séries de victoires françaises, le Tournoi est dominé par les Gallois qui terminent en tête à quatre reprises.
Guy Camberabero, associé à son frère Lilian, Guy est le principal artisan de la victoire de 1967 en réussissant 49 des 67 points marqués par les Bleus.
La Voulte sportif Champion de France 1970
Au cours de cette période, la France remporte 52 des 93 matches (56 %) qu'elle dispute .
. Son principal succès est l'obtention de son premier Grand Chelem en 1968 sous le capitanat de Christian Carrèreet avec des joueurs renommés tels que Benoît Dauga,
Ce n'est pas une seule équipe de quinze joueurs qui a réalisé cette performance mais pratiquement deux car au total vingt-sept joueurs français ont participé aux quatre matches du Tournoi de 1968.
Malgré ses bons résultats d'ensemble, le XV de France ne parvient pas à battre les All Blacks ; les huit rencontres qui opposent les deux équipes de 1961 à 1968, que ce soit au stade de Colombes ou lors de deux tournées en Nouvelle-Zélande (en 1961 et 1968) se terminent par autant de défaites.
Le bilan des Bleus contre l'équipe d'Afrique du Sud, de 1961 à 1968, est lui aussi négatif avec quatre défaites (dont deux à Colombes), deux victoires et un match nul. Les Français doivent se satisfaire d'avoir battu deux fois les Springboks sur leur terrain, à Springs en 1964 par 8 points à 638 et en 1967 à l'Ellis Park sur le score de 19 à 14
Pendant cette période, l'équipe de France ne rencontre que trois fois l'équipe d'Australie, battant deux fois les Wallabies et ne perdant que d'un point lors du troisième match en août 1968 à Sydney.
A suivre ...
v
" Dans ce pub tout là - haut en Ecosse , une néo zélandaise m'a dit un soir que la France était le plus redoutable adversaire de la Nouvelle Zélande ... Ce temps reviendra . "
" Au Quinze de France , à son futur grandiose , Tchin !!!!!! "
L'équipe de France de rugby à XV, aussi connue sous les noms de XV de France et des Bleus, est l’équipe qui représente la France dans les compétitions majeures de rugby à XV; d’autres équipes représentent la France dans des compétitions internationales de rugby à XV : l’équipe « A » qui est une équipe réserve de l’équipe fanion, l’équipe des moins de 20 ans, l’équipe féminine,
puis l’équipe nationale remporte deux médailles d'argent en 1920 et en 1924. En 1910, la France est admise à participer à la compétition opposant l'Irlande, l'Angleterre, l'Écosse, et le pays de Galles, qui prend à cette occasion le nom de Tournoi des Cinq Nations et fait ainsi son apprentissage du rugby international en se mesurant à ces équipes.
Elle atteint leur niveau au milieu des années 1950 et remporte la première de ses 25 victoires dans le Tournoi en 1954. En 1968, le XV de France signe son premier Grand Chelem
(huit autres suivront jusqu'en 2010).
Sur un plan mondial, depuis son tout premier match international en 1906, le XV de France connaît une rivalité historique avec l'Équipe de Nouvelle-Zélande, marquée par sa première victoire à l'Eden Park d'Auckland (1979)
Sur le continent européen, c'est avec l'Angleterre que la rivalité est la plus forte, les oppositions annuelles entre les deux nations ayant gagné l'appellation
Le XV de France, deux fois finaliste de la Coupe du monde et comptant, depuis la tournée victorieuse de 1958 en Afrique du Sud, parmi les meilleures équipes de rugby de la planète, a gagné au fil de son histoire la réputation de pratiquer un jeu offensif très apprécié par les amateurs de rugby à XV, en France et à l'étranger, où on l'appelle le Beau jeu ou le French flair. Mais il connait une période difficile dans la deuxième partie des années 2010, avec un fort pourcentage de défaites sanctionnés par une dixième place au classement des équipes nationales de rugby en février 2019. Son meilleur classement a été la deuxième place, notamment en 2007.
Cette équipe a compté de nombreux joueurs talentueux, comme
Les racines du rugby plongent très loin dans le temps. Le geste symbolique accomplis par William Web Ellis en 1823
et qui consacre l’avènement du football rugby, ne représente qu’un aspect très ponctuel d’une évolution qui continue à se produire actuellement. Ce geste révolutionnaire, où l’élève de la public-school de la ville de RUGBY (Angleterre) courut,
au mépris des règles établies, en portant le ballon qui jusque là n’était que frappé, a peut-être été le lien entre les jeux traditionnels et les jeux sportifs codifiés...
Mais ce n’est qu’une supposition. L’essentiel est que le rugby est né en Angleterre avec W. W. Ellis mais trouve ses origines dans les jeux populaires existants à cette époque en Grande-Bretagne et en France... et en remontant plus loin dans l’Antiquité, dans beaucoup d’autres pays. Ces jeux ne s’appelaient certes pas RUGBY (et pour cause !) mais à y regarder de plus près, on s’aperçoit de certaines analogies troublantes avec le jeu de rugby actuel !.
Des jeux de balle dans l’Antiquité... déjà.
Les civilisations anciennes (chinoise, assyrienne, égyptienne) connaissaient déjà les jeux de ballon. En atteste le présence de vessies, d’outres bourrées de paille trouvées dans les tombes de Thèbes, de fresques ou de diverses poteries représentant ces jeux.
Dans la Grèce antique, on pratiquait des jeux de balle ou de ballon à destination récréative ou d’entraînement militaire tels que l’ÉPISCYRE, l’APPORHAXIS, l’URANIE et surtout la PHÉNINDE, jeu militaire de gagne-terrain particulièrement prisé par les habitants de SPARTE, ville célèbre pour ses traditions guerrières... La PHÉNINDE deviendra dans la Rome antique, sous le nom d’HASPARTUM, le jeu/exercice favori des légions romaines pour l’apprentissage du combat :
eux camps s’opposaient sur un terrain de 100 à 150m de côté en s’efforçant de parvenir à amener une balle (vessie bourrée de son)... derrière la ligne du camp adverse !
La fin de l’empire romain va entamer, pour quelques siècles, une période troublée, mais il est vraisemblable que les jeux subsistent en tant que tels comme activité où sont capitales la possession ou la progression de la balle et l’affirmation de la virilité (qualité indispensable à tout combattant), activité essentielle des peuplades dites « barbares ».
Place à la soule !! un jeu plutôt rugueux...
Début d’une partie de soule en Bretagne au XVIIIe siècle
A la fin du 1er millénaire, apparait alors la SOULE (ou CHOULE dans le Nord) jeu d’origine celtique, joué dans les provinces occidentales (Normandie, Bretagne). Jeu de ballon primitif et rudimentaire, que certains rattachent au culte du soleil, il rassemblait des jeunes gens de deux communes voisines formant deux camps rivaux, quel que fut leur nombre. Il s’agissait d’amener, à coup de pied ou en la transportant, une balle (vessie de porc bourrée de son ou de paille) jusqu’à la commune des adversaires, sous le porche d’une église, sur la place du village, où une mare, pour être déclaré vainqueur.
L’excessive virilité du jeu de SOULE, ses aspects dangereux (car il y eut des morts !) lui valut des restrictions voire des interdictions officielles par édits royaux.
C’est à cette époque-là aussi (1066) que les Normands, envahissant l’Angleterre avec l’armée de Guillaume le Conquérant y apportent la SOULE NORMANDE, longtemps tolérée à la campagne pour les paysans, mais interdite en ville pour les bourgeois et les gentilshommes. C’est ce jeu normand qui aurait fait souche pour donner naissance au HURLING TO GOALES, au HURLING TO THE COUNTRYE.
De Florence à Londres avec le CALCIO.
Calcio Florentin
Au XVe siècle, quelques seigneurs florentins, émigrant en Grande-Bretagne, y importèrent, avec leur coutumes, un jeu de ballon, le CALCIO, dont les dispositions de joueurs sur le terrain étaient identiques à celles du rugby actuel avec 8 avants, 2 demis, 4 demis-arrières et 1 arrière... soit 15 joueurs ! le jeu avait pour but de propulser une balle ronde par tous les moyens dans une cage !
De la SOULE à l’ancien FOOT-BALL.
La soule en Basse Normandie
« L’Illustration »
28 février 1852
A la Renaissance en France, la SOULE « s’humanise » et se développe dans tout le pays :
Elle se joue en champ clos (pré, champ de foire)
On y joue en costume de couleurs différentes
Elle est plus ou moins différemment représentée selon les coutumes locales.
La pratique des différentes SOULES meurt progressivement au cours du XIXe siècle, soit à cause des nombreuses interventions officielles, soit peut-être aussi parce que l’urbanisation de la société et l’industrialisation vont enlever peu à peu aux campagnes ce qui leur restait de jeux populaires et traditionnels. Mais on verra plus loin que ces jeux ressurgiront...
En Angleterre, à la même époque, la SOULE est devenue un jeu, joué en champ clos, ou sur des places en ville ou des prairies à la campagne. Toutes les classes de la nation s’y adonnent, avec des règles de plus en plus précises. Il prendra alors le nom de FOOT-BALL ! On le pratiquait aussi dans les public-schools (collèges) a des fins récréatives d’abord, éducatives ensuite, sous l’impulsion de Thomas ARNOLD, directeur du collège de RUGBY. Il s’agissait alors d’envoyer le ballon à coup de pied dans un espace entre deux poteaux joints par une barre transversale... et quelque fois une corde, à hauteur d’homme probablement ! On pouvait attraper le ballon à la main mais seulement après le premier rebond et on pouvait alors, après avoir reculé à sa guise, le botter au pied vers l’avant, les adversaires ne pouvant aller au-delà de l’endroit où la balle avait été attrapée. Mais en aucun cas on ne pouvait transporter la balle jusqu’au but.
C’est cette règle que W. W. Ellis transgressa un jour de l’automne 1823 en portant la balle dans les buts adverses.
Scission dans le jeu de FOOT-BALL.
Mœurs Anglaises
« Le Journal Illustré » - 1868
C’est en 1863, en Angleterre, qu’eût lieu la grande scission entre le FOOT-BALL RUGBY que pratiquaient les « ruggers » et le FOOT-BALL ASSOCIATION auquel jouaient les « soccers »... Quarante ans après le geste historique de W. W. Ellis, le football actuel prenait naissance. Pour le foot-ball Rugby... ce serait pour plus tard !
Il est intéressant de noter que c’est la structure des lieux où se déroulent les matches qui déterminera l’évolution ultérieure du FOOT-BALL. En effet, devant les dangers représentés par des matches sur des pavés, on est conduit à supprimer le jeu à la main qui conduira en 1863 à la création de la FOOT-BALL ASSOCIATION.
Vers le FOOT-BALL RUGBY : une lente évolution.
1871 - Equipe d’Angleterre
De 1840 à 1870, ce fut une époque de grande confusion. En 1846, les règles officielles du FOOT-BALL selon les règles du collège de RUGBY stipulaient encore :
L’interdiction de reprendre la balle au sol à la main !
La permission de courir avec la balle seulement après un arrêt de volée.
Le coup de pied à un adversaire « attrapé » est considéré comme déloyal... sauf au-dessous du genou ! (c’est le fameux hacking, objet de nombreuses controverses entre partisans et adversaires de cette pratique).
Que l’essai donnait droit à la tentative de but, le ballon devant passer entre les barres... au dessus de la barre transversale.
Il faudra attendre 1871 pour que naisse la Rugby Football Union, portée sur les fonts baptismaux par vingt-deux clubs anglais, appliquant dès lors un règlement très proche de celui du jeu actuel. Quant à l’arbitre, il n’apparut qu’en 1877 (et encore sans sifflet apparu seulement en 1885 !), puisque auparavant les litiges étaient réglés par les capitaines des deux équipes.
La 1re équipe de France (USFSA) en Angleterre, 1893
DERRIERE : L.Dorlet (SF), Bellencourt (SF), Louis Dedet (SF), Garcet de Vauresmont (SF), Frantz Reichel (RCF cap), Sienkiewicz (RCF), J.S. Thorndike (RCF), C. d’Este (RCF).
AU MILIEU : Saint-Chaffray (SF), F.Wiet (RCF), Henri Amand (SF), Ellenberger (SF).
DEVANT : A.de Palissaux (RCF), Georges Duchamps (RCF), Gustave Duchamps (RCF).
En France, à la même époque, se répandit le jeu de BARETTE, en Ile-de-France, en Auvergne, en Picardie, Artois, Bretagne et Sud-Ouest. Ses règles sont la réplique, presque identique, de celles du FOOT-BALL-RUGBY anglais !
Le jeu se clarifia ensuite au cours des décennies suivantes, entre 1875 et 1895, par :
La diminution du nombre de joueurs sur le terrain par équipe... de 20 joueurs (composition d’un dortoir !), on passa progressivement à 15.
L’organisation des joueurs sur le terrain avec avants, demis et arrière pour se stabiliser (déjà) selon la distribution actuelle (8 avants, 2 demis, 4 trois-quarts, 1 arrière).
Ainsi apparait « le jeu de ligne » avec avants approvisionneurs et demis transmetteurs, puis arrières chargés de l’initiative du mouvement. En même temps que le jeu évolue, le règlement s’adapte puisqu’on valorise l’essai à 3 points... si l’on franchit la ligne de but... comme au football américain aujourd’hui.
Quelques dates
1870- Premier match international à Edimbourg : Ecosse-Angleterre.
1871- Création de la Rugby Football Union (R.F.U.) en Angleterre : premiers règlements.
1872- Création des fédérations du Pays de Galles, Irlande, Ecosse... et création du 1er club français de rugby : le Havre Athlétic Club...
1884- Premier tournoi des 4 nations britanniques.
1886- Création de l’International Rugby Board (I.R.B.).
1887- Création en septembre de l’Union de Sociétés Françaises des Sports Athlétiques (U.S.F.S.A.) - multi-sports.
1889- Création de la fédération d’Afrique du Sud.
1892 - Stade Français - Rosslyn Park
« L’Illustration »
1891- Création de la fédération de Nouvelle-Zélande.
1890-91- Création du 1er championnat inter-scolaire en France.
1892- 1re rencontre internationale inter-clubs à Levallois : Stade Français / Rosslyn-Park. Cette année là, le Racing Club de France (R.C.F.) est champion de France.
1905- Création de la Rugby Foot-Ball League à XIII (scission interne).
Jean Galia
1910- La France est invitée au tournoi des... 5 nations.
1919- Création de la Fédération Française de Rugby (F.F.R.).
1931 à 1939- Rupture avec les Anglais : le championnat français est jugé trop brutal.
1934- Apparition du jeu à XIII en France (joueurs professionnels) sous l’impulsion de Jean Galia, international quinziste.
Origines du XV de France
L'équipe de l'USFSA, lors de la mini-tournée en Angleterre en février 1893
mais la France devra attendre 35 ans pour avoir une équipe qui puisse être confrontée aux équipes nationales britanniques.
La première sélection française de rugby à XV de l'U.S.F.S.A. est formée dès 1893 pour affronter en Angleterre, l'équipe du Civil Service Athletic Club. Cette sélection française est exclusivement composée de joueurs de deux clubs parisiens, le Racing club de France
et le Stade français. Le 13 février, la sélection française affronte le Civil Service devant 10 000 spectateurs et s'incline de peu sur le score de 2 à 0
Le lendemain, deuxième match de cette mini-tournée anglaise face à Richmond FC renforcé par deux fameux joueurs d'autres clubs. Les dirigeants de Richmond ont assisté au match du 13, et se méfient, d'autant qu'une semaine plus tôt, le Civil Service s'était imposé 15 à 0 face à leur équipe. Richmond s'impose finalement sur le score de 9 à 3.
France-Écosse de 1896
Le 6 avril 1896, lendemain de la finale du championnat de France, la sélection française rencontre les Écossais d'Édimbourg avec douze joueurs ayant joué la veille. Les Sports Athlétiques, organe officiel de l'U.S.F.S.A., publie le , un article signé Louis Dedet
qui
plaide pour la constitution d'une équipe de France.
Le premier tableau d'affichage (JO de 1900).
Une équipe française comprenant des joueurs de trois clubs parisiens (Racing club de France, Stade français et Cosmopolitain) dispute le tournoi olympique de 1900. Cette formation bat le club allemand du FC Francfort (par 27 à 17) le 14 octobre au vélodrome municipal de Vincennes
, puis remporte le titre olympique en battant aussi l'équipe anglaise des Moseley Wanderers le 28 octobre sur le score de 27 à 8. Ce match est disputé au même endroit devant 6 000 spectateurs, c'est la plus grosse affluence des Jeux olympiques.
De 1902 à 1905, la sélection française dispute et perd successivement plusieurs matchs contre une sélection canadienne (10-23), l'équipe de Swansea (0-20) et l'équipe irlandaise des Bective Rangers (8-13).
1906-1914 : l'apprentissage
1906 : contre les All Blacks, le baptême du jeu pour le XV de France
Le 1er janvier 1906 naît officiellement l'équipe de France de «football-rugby». Son premier match est douloureux contre la Nouvelle-Zélande, déjà considérée comme la meilleure équipe du monde.
Le premier match officiel du XV de France U.S.F.S.A. a lieu le 1er janvier1906, face auxOriginals(les futurs All Blacks de Nouvelle-Zélande) alors en tournée européenne. Ce match, arbitré par Louis Dedet, est disputé au Parc des Princes devant 3 000 spectateurs et se termine par une victoire des Néo-Zélandais par 38 à 10. Le capitaine Henri Amand a l'honneur d'être le premier capé du rugby français. Cette équipe comporte aussi un Anglais,
a alors l'idée de récupérer d'urgence un joueur parisien, Joe Anduran, pour compléter l'équipe et permettre ainsi à l'équipe de France de jouer son premier match du Tournoi au complet13. Le XV de France fait son apprentissage du rugby international et termine régulièrement dernier du Tournoi jusqu'en 1914 (exception faite de l'année 1911 où il termine quatrième devant l'équipe d'Écosse contre laquelle il remporte sa première victoire internationale)
De 1906 à 1914, l'équipe de France dispute 28 rencontres internationales et remporte une seule victoire, contre l'Écosse le sur le score de 16-15, c'est sa première victoire internationale. Dans cette équipe conduite par Marcel Communeau,
l'ailier Pierre Failliot, surnommé l’Autobus, se met en évidence en marquant deux essais et en évitant un essai écossais à quelques secondes de la fin du match .
Le 8 Avril 1917 la France affronte la Nouvelle Zélande
1919-1931 : progression du XV de France
Après la Première Guerre mondiale, l'équipe de France rencontre celle de Nouvelle-Zélande, appelée alors les Kiwis, le pour un match non considéré comme international. Les Bleus sont près de réaliser un exploit, ils ne s'inclinent que par 13 à 14. L'équipe de France progresse et parvient à remporter deux matchs sur quatre lors des Tournois des Cinq Nations en 1921, 1930 et 1931. Elle remporte sa première rencontre en déplacement le à l'occasion d'un match contre le XV d'Irlande à Dublin. Sous la conduite de son capitaine, Philippe Struxiano,
Philippe Struxiano est le septième au premier rang .
la France l'emporte nettement par 15 points à 7 en marquant cinq essais contre un à l'Irlande.
Aux Jeux olympiques de 1920 à Anvers les équipes de France et des États-Unis sont les seules participantes, les Français remportent une médaille d'argent après avoir perdu contre les Américains sur le score de 0 à 8.
Etats Unis - France au stade olympique d'Anvers
Quelques semaines plus tard, l'équipe de France prend sa revanche en gagnant par 14 à 5 à Paris.?
La revanche à Paris
Affiche des Jeux olympiques d'été de 1920, organisés à Anvers.
Le rugby à XV fait son retour en compétition olympique après douze ans d'absence depuis sa deuxième apparition lors des Jeux olympiques de 1908. En 1912, les organisateurs suédois veulent initialement limiter la compétition aux épreuves d'athlétisme, de lutte, de gymnastique et de natation. Plusieurs pays contestent l'idée et, après de longues négociations, plusieurs sports sont ajoutés à cette liste réduite mais le rugby n'en fait pas partie1. En 1916, il n'y a pas de Jeux olympiques en raison de la Première Guerre mondiale, et, au lendemain de celle-ci, la Belgique organise les Jeux olympiques au pied levé et n'a pas le temps de prévoir l'hébergement des participants ailleurs que dans des écoles transformées en dortoirs2. L'épreuve de rugby est facultative et son organisation laissée à l'appréciation du comité organisateur3. Les nations britanniques refusent d'y participer prétextant que l'épreuve prévue au mois de septembre est programmée trop tôt dans la saison pour que leurs équipes soient compétitives par rapport aux autres participants4. Initialement, quatre équipes doivent disputer l'épreuve de rugby à XV : la Tchécoslovaquie, les États-Unis, la France et la Roumanie.
Aux États-Unis, le rugby à XV est promu dans de nombreuses universités de la côte ouest américaine après que le football américain a été interdit en 1904 dans le pays en raison de sa dangerosité5. Malgré la levée de l'interdiction de la pratique du football américain en 1918, il reste néanmoins populaire en Californie et une sélection y est constituée principalement à partir d'étudiants de plusieurs universités californiennes : de Stanford, Californie à Berkeley et de Santa Clara2,5. Cette sélection effectue peu de temps avant les Jeux une tournée victorieuse en Colombie-Britannique5. Cependant, l'équipe américaine ne trouve pas de ressources auprès du comité olympique américain qui refuse de participer au financement de leur périple6. Une collecte de fonds est alors lancée en Californie et l'équipe récolte 20 000 dollars6. L'un des plus gros mécènes n'est autre que John O'Neil, un joueur de la sélection américaine dont la riche famille a fait fortune dans l'exploitation du pétrole au Texas7. Cette somme d'argent ne permet cependant pas au groupe de faire la traversée de l'Atlantique autrement qu'à bord d'un navire de l'armée américaine, the Sherman2.
Après une longue traversée, l'équipe des États-Unis arrive en Europe à la surprise générale, les équipes de Tchécoslovaquie et de Roumanie se sont retirées de la compétition et aucune épreuve de rugby n'a été mise en place par les organisateurs . Le comité belge d'organisation des Jeux contacte alors l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques (USFSA) pour qu'un tournoi olympique soit organisé . Frantz Reichel, directeur de l'USFSA, compose en urgence une équipe pour représenter la France en rassemblant des joueurs des divers clubs parisiens : le Club athlétique de la Société générale, l'Olympique, le Racing club de France et le Sporting club universitaire de France Finalement, seuls quatre des joueurs de l'équipe ainsi constituée sont de véritables internationaux Un unique match est donc disputé le 5 septembre après la finale des repêchages de football, le dernier du tournoi, dans le stade olympique d'Anvers entre les deux équipes restantes, au moment où la saison redémarre en France Les Français n'ont donc pas le temps de se préparer, et la rencontre est remportée par les États-Unis qui battent la sélection française dominée physiquement. La rencontre se déroule devant 20 000 spectateurs, et sous la pluie. Les conditions météorologiques favorisent le jeu des avants mais les Français choisissent le jeu de mouvement avec les arrières. Ils sont victimes du terrain glissant et perdent beaucoup de ballons . En revanche, les Américains établissent leur stratégie de jeu sur le combat des avants ce qui leur permet de maîtriser le déroulement du match et de dominer l'adversaire sans produire de jeu Le score à la mi-temps est nul 0 partout. Au cours de la seconde période, les Américains ouvrent le score avec un coup de pied d'arrêt de volée de Dick Templeton à 55 yards des poteaux puis augmentent leur marque grâce à un essai de Lou Hunter transformé par Templeton. Ils remportent finalement la rencontre sur le score de 8 à 3. L'entraîneur-joueur australo-américain Daniel Carroll remporte là sa deuxième médaille d'or après celle obtenue en 1908 avec l'équipe australienne. Cette rencontre n'est pas comptabilisée comme une sélection officielle pour les joueurs français.
La tournée américaine
Défaite des californiens à Colombes le 10 octobre.
L'équipe des États-Unis avant le test match disputé contre la France, le 10 octobre 1920.
Après la campagne olympique, l'USFSA propose d'organiser une tournée en France pour l'équipe américaine. Cette tournée comprend quatre matches, le dernier étant un test match contre l'équipe de France. Les Californiens, surnom donné à l'équipe des États-Unis, acceptent la proposition. Lors de la première rencontre disputée le 19 septembre à Lyon, l'équipe américaine bat largement une sélection du Sud-Est sur le score de 26 à 3. Une semaine après, le 26 septembre, les Américains disposent du Stade toulousain sur le score de 11 à 3 au stade des Ponts Jumeaux devant 15000 spectateurs, avant de gagner difficilement par 6 à 3 contre une sélection du Sud-Ouest à Bordeaux12. La « revanche d'Anvers » a lieu à Paris dans le stade de Colombes le 10 octobre. Les Français battent alors les Américains par 14 à 5, inscrivant quatre essais par Eugène Billac, François Borde, Raoul Got et Adolphe Jauréguy. Le lendemain de la rencontre, le 11 octobre, la Fédération française de rugby est officiellement créée pour remplacer l'USFSA en tant qu'organe dirigeant du rugby à XV en France et Octave Léry en devient le premier président. Par la suite, une partie de la presse française affirme que ce second match constitue la véritable épreuve olympique et que les Français sont les champions olympiques. Mais ce lobbying partisan ne change pas le fait que les Américains sont les véritables vainqueurs lors de ces septièmes olympiades
Résultats
Les équipes de France et des États-Unis s'affrontent deux fois à l'automne 1920. La première rencontre compte pour l'attribution du titre olympique alors que la seconde est un test match officiel.
L'équipe olympique de rugby à XV des États-Unis lors de son voyage sur le Sherman.
L'équipe de France, lors du match retour à Colombes.
Trente joueurs, quinze américains et quinze français, disputent la rencontre olympique. Les deux sélections comptent des joueurs remplaçants mais aucun changement n'est effectué pendant le match. Néanmoins, le Comité international olympique attribue les médailles à tous les joueurs, quel que soit leur nombre de matches joués . Le tableau suivant présente la liste des médaillés classés par ordre alphabétique.
Parmi tous les médaillés, certains sont également engagés dans d'autres disciplines lors de ces Jeux olympiques. Morris Kirksey dispute trois épreuves d'athlétisme. S'il ne passe pas le premier tour de qualification sur 200 mètres, il obtient la médaille d'argent sur l'épreuve du 100 mètres et la médaille d'or sur celle du relais 4 × 100 mètres . Dink Templeton participe à l'épreuve du saut en longueur et termine au pied du podium alors qu'André Chilo termine 17e de l'épreuve de triple saut .
Deux équipes se retrouvent en finale des Jeux olympiques de 1924 à Paris, l'équipe des États-Unis remporte à nouveau la médaille d'or en battant la France sur le score sans appel de 17 à 3. Cette victoire des Américains marque aussi la fin de la compétition de rugby dans le cadre des Jeux olympiques.
De 1920 à 1930, l'équipe de France dispute cinquante matches internationaux et en remporte treize, elle bat au moins une fois toutes les équipes européennes mais subit une défaite nette contre l'équipe de Nouvelle-Zélande par 6 à 30 en janvier 1925, ce qui montre qu'elle doit encore progresser pour se hisser au niveau des meilleures équipes mondiales18. Parmi ces victoires, celle acquise le a une importance particulière car c'est la première obtenue contre l'Angleterre.
Jusqu'à cette date la France avait perdu quinze des seize rencontres contre les Anglais et avait fait, au mieux, match nul en 1922.
ce qui réussit cette performance ; l'année suivante, le , il conduit à nouveau son équipe pour une première victoire contre l'équipe du pays de Galles (8-3).
En 1931, la France est exclue pour professionnalisme (paiement des joueurs, recrutement inter-clubs) et en raison du jeu violent lors de certains matchs.
Le match France-Galles du Tournoi 1930 est d'une extrême brutalité, aussi bien sur la pelouse — avec de nombreux joueurs blessés — que parmi les spectateurs, car ces derniers étaient pressés les uns contre les autres dans les tribunes ou sur le bord de touche, tandis qu'à l'entrée du stade, près de 20 000 spectateurs potentiels n'avaient pu assister au match.
Une majorité de clubs dénoncent aussi le professionnalisme pratiqué par les meilleures équipes et font sécession en décembre 1930 en fondant l'Union française de rugby amateur. Ils refusent que leurs joueurs soient sélectionnés, ce qui abaisse sensiblement le niveau de l'équipe.
L'équipe de France en 1933.
Pendant cette période, l'équipe de France rencontre uniquement des équipes d'un niveau inférieur à celui des équipes britanniques: celles d'Italie, de l'Allemagne et de Roumanie.
La France est de nouveau admise dans le Tournoi en 1939 après que la Fédération française de rugby a trouvé un accord en 1932 avec les clubs entrés en dissidence. La Seconde Guerre mondiale interrompt le Tournoi pendant plusieurs années. L'équipe de France participe à la reprise du Tournoi à partir de 1947.
1945-1958 : des victoires partagées dans le Tournoi
Échange des fanions, lors de France-Italie , le 24 avril 1954 à Rome.
A gauche Jean Prat capitaine de l'équipe de france .
Jonha Lomu des All Blacks le plus grand ailier de l'Histoire du Rugby
Après la Seconde Guerre mondiale, l'équipe de France (les Bleus), reprend les matchs internationaux le contre le pays de Galles; au cours de la même année, elle dispute des matches contre l'armée britannique en janvier et contre les Lions britanniques en avril.
Tournoi des Cinq Nations
Les Bleus poursuivent leur progression.
France - Galles 1947
De 1945 à 1950, ils disputent vingt-six matches et en remportent quatorze, ils obtiennent ensuite un bilan positif de 1950 à 1958 avec 30 victoires pour 49 matchs disputés.
La France reçoit et, pour la première fois, bat l'Australie à Colombes en janvier 1948
Le , ils parviennent pour la première fois à battre les Gallois sur leur terrain, à Swansea sur le score de 11 à 3. Cet exploit vaut à Robert Soro d'être
Le , les Français, emmenés par leur capitaine Guy Basquet, parviennent pour la première fois à vaincre les Anglais dans leur stade de Twickenham (par 11 à 3). C'est le dernier adversaire du Tournoi qu'il leur restait à battre en déplacement.
En 1952, la France est à nouveau menacée d'être exclue du Tournoi, coupable selon les Britanniques de professionnalisme (recrutements, primes de match, intéressements). Pour éviter la sanction, la FFR promet d'abolir le championnat de France et fournit une liste de joueurs jugés coupables de professionnalisme, dont Jean Dauger, Robert Soro et Maurice Siman. Ainsi, une nouvelle exclusion du Tournoi est évitée, mais le championnat de France 1952-53 est maintenu à la suite de la pression exercée par la grande majorité des clubs français.
L'équipe de France obtient des victoires partagées dans le Tournoi en 1954 (avec l'Angleterre et le pays de Galles) et 1955 (avec le pays de Galles). Il est à remarquer que les Bleus pouvaient remporter un Grand Chelem s'ils avaient gagné contre les Gallois et non pas perdu 11 à 16. La France montre ses progrès en perdant au plus deux matches par Tournoi, sauf en 1952 (trois), 1953 (trois également) et 1957 (quatre).
Les Bleus battent pour la première fois les All Blacks le ,
C'est Jean Prat qui est à la fois le capitaine et le réalisateur des trois points qui donnent la victoire aux Français. Jean Prat est aussi le capitaine du XV de France qui bat pour la deuxième fois les Anglais à Twickenham en 1955. Cette même année, il est porté en triomphe par les Gallois au terme de sa carrière dans le Tournoi, un journaliste anglais le surnomme alors Mister Rugby.
Mister Rugby
Jean Prat et ses copains , André Boniface , Michel Crauste ...
En tournée en Argentine en août et septembre 1954, la France bat deux fois les Pumas à Buenos Aires.
La France termine dernière du Tournoi avec sa huitième et dernière cuillère de bois à ce jour (2019), pour avoir perdu ses quatre matches (Whitewash en anglais).
pour les Bleus. Le 16 août 1958, l’équipe de France remporte sa première victoire par 9-5 face aux Springboks à l’Ellis Park de Johannesburg, sous la conduite de Lucien Mias, le Docteur Pack. La tournée en Afrique du Sud de l'équipe de France, pourtant handicapée par plusieurs absences, est un succès complet car lors du premier match elle a fait match nul 3-3.
Dans la continuité de son succès en Afrique du Sud en 1958, l'équipe de France remporte seule le Tournoi pour la première fois (victoire non partagée avec une autre équipe) sous la conduite de Lucien Mias.
Elle remporte à nouveau le Tournoi en 1960 (avec l'Angleterre, )
les deux équipes comptent un match nul et trois victoires, soit un Petit Chelem chacune), 1961 (à nouveau invaincue, avec trois victoires et un match nul, un second Petit Chelem) et 1962 (avec trois victoires et une courte défaite 0 à 3 contre les Gallois).
Samedi à Colombes L'ÉQUIPE DE FRANCE à l'épreuve des fameux Springboks
Par ROBERT DUTHEN. Publié le 18 février 1961 à 00h00 - Mis à jour le 18 février 1961 à 00h00
Le public de Colombes qui va assister samedi, à 15 heures, au match-test France-Afrique du Sud, n'ignore pas que l'épreuve s'annonce difficile pour l'équipe de France, car les Springboks, après leur tournée exceptionnelle en Grande-Bretagne, ont fait la meilleure impression devant les équipes qui leur ont été opposées, en France : le Sud-Ouest, battu 29 à 3, France-B 26 à 10 et Côte Basque-Béarn 36 à 8.
L'adversaire résiste jusqu'à la mi-temps
On a vu les Sud-Africains puissants et coordonnés en avants, rapides en trois-quarts, adroits et habiles dans tous les compartiments du jeu. En général l'adversaire leur résiste jusqu'à la mi-temps, mais il se désunit ensuite, peu à peu, sous la vigoureuse pression du pack qui favorise les assauts des attaquants, et c'est en deuxième mi-temps que les défenses craquent. L'équipe de France aura-t-elle assez de force et de cohésion pour contenir ce pack, gagnera-t-elle assez de balles pour lancer elle-même des offensives de nature à le décontenancer ? C'est la grande question qui se posera à Moncla et à ses joueurs. Pour enrayer les mouvements dès l'origine ils devront plaquer sans rémission et se déplacer rapidement sans cesser de rester groupés.
Nul doute que le " quinze " tricolore soit mieux armé que les trois " victimes " précédentes ; on dit même que les Springboks éprouvent à son égard une certaine méfiance. Mais il serait étonnant que, pour leur trente-quatrième et dernier match la victoire échappât aux Sud-Africains.
On sera curieux de voir les réactions de Domenech, Bouguyon, Crauste, Celaya, Moncla, Roques, Lacroix, Dupuy, Rancoule en face de cette grande équipe. Que vaudront les coups de pied d'Albaladejo et Vannier, les initiatives de Bouquet et de Guy Boniface ?
Du Toit, Kuhn, Claassen, Malan, Hopwood, Stewart, Gainsford, Kirpatrick, Antelme et Engelbrecht seront-ils aussi brillants qu'à Toulouse ou à Bayonne ? De toute façon on espère un rugby ouvert et rapide, et le jeu le plus mouvementé qui soit, sans quoi les fameux Springboks pourraient nous décevoir, tandis que les Français " jouant fermé " n'auraient pas cependant plus de chances de vaincre. D'ailleurs, devant un tel ensemble, il sera moins question de tactique ou de méthode que de force toute simple, de vitesse ou d'adresse.
et 1970 (avec le pays de Galles). Entre les deux séries de victoires françaises, le Tournoi est dominé par les Gallois qui terminent en tête à quatre reprises.
Guy Camberabero, associé à son frère Lilian, Guy est le principal artisan de la victoire de 1967 en réussissant 49 des 67 points marqués par les Bleus.
La Voulte sportif Champion de France 1970
Au cours de cette période, la France remporte 52 des 93 matches (56 %) qu'elle dispute .
. Son principal succès est l'obtention de son premier Grand Chelem en 1968 sous le capitanat de Christian Carrèreet avec des joueurs renommés tels que Benoît Dauga,
Ce n'est pas une seule équipe de quinze joueurs qui a réalisé cette performance mais pratiquement deux car au total vingt-sept joueurs français ont participé aux quatre matches du Tournoi de 1968.
Malgré ses bons résultats d'ensemble, le XV de France ne parvient pas à battre les All Blacks ; les huit rencontres qui opposent les deux équipes de 1961 à 1968, que ce soit au stade de Colombes ou lors de deux tournées en Nouvelle-Zélande (en 1961 et 1968) se terminent par autant de défaites.
Le bilan des Bleus contre l'équipe d'Afrique du Sud, de 1961 à 1968, est lui aussi négatif avec quatre défaites (dont deux à Colombes), deux victoires et un match nul. Les Français doivent se satisfaire d'avoir battu deux fois les Springboks sur leur terrain, à Springs en 1964 par 8 points à 638 et en 1967 à l'Ellis Park sur le score de 19 à 14
Pendant cette période, l'équipe de France ne rencontre que trois fois l'équipe d'Australie, battant deux fois les Wallabies et ne perdant que d'un point lors du troisième match en août 1968 à Sydney.
A suivre ...
" Dans ce pub tout là - haut en Ecosse , une néo zélandaise m'a dit un soir que la France était le plus redoutable adversaire de la Nouvelle Zélande ... Ce temps reviendra . "
" Au Quinze de France , à son futur grandiose , Tchin !!!!!! "
L'équipe de France de rugby à XV, aussi connue sous les noms de XV de France et des Bleus, est l’équipe qui représente la France dans les compétitions majeures de rugby à XV; d’autres équipes représentent la France dans des compétitions internationales de rugby à XV : l’équipe « A » qui est une équipe réserve de l’équipe fanion, l’équipe des moins de 20 ans, l’équipe féminine,
puis l’équipe nationale remporte deux médailles d'argent en 1920 et en 1924. En 1910, la France est admise à participer à la compétition opposant l'Irlande, l'Angleterre, l'Écosse, et le pays de Galles, qui prend à cette occasion le nom de Tournoi des Cinq Nations et fait ainsi son apprentissage du rugby international en se mesurant à ces équipes.
Elle atteint leur niveau au milieu des années 1950 et remporte la première de ses 25 victoires dans le Tournoi en 1954. En 1968, le XV de France signe son premier Grand Chelem
(huit autres suivront jusqu'en 2010).
Sur un plan mondial, depuis son tout premier match international en 1906, le XV de France connaît une rivalité historique avec l'Équipe de Nouvelle-Zélande, marquée par sa première victoire à l'Eden Park d'Auckland (1979)
Sur le continent européen, c'est avec l'Angleterre que la rivalité est la plus forte, les oppositions annuelles entre les deux nations ayant gagné l'appellation
Le XV de France, deux fois finaliste de la Coupe du monde et comptant, depuis la tournée victorieuse de 1958 en Afrique du Sud, parmi les meilleures équipes de rugby de la planète, a gagné au fil de son histoire la réputation de pratiquer un jeu offensif très apprécié par les amateurs de rugby à XV, en France et à l'étranger, où on l'appelle le Beau jeu ou le French flair. Mais il connait une période difficile dans la deuxième partie des années 2010, avec un fort pourcentage de défaites sanctionnés par une dixième place au classement des équipes nationales de rugby en février 2019. Son meilleur classement a été la deuxième place, notamment en 2007.
Cette équipe a compté de nombreux joueurs talentueux, comme
Les racines du rugby plongent très loin dans le temps. Le geste symbolique accomplis par William Web Ellis en 1823
et qui consacre l’avènement du football rugby, ne représente qu’un aspect très ponctuel d’une évolution qui continue à se produire actuellement. Ce geste révolutionnaire, où l’élève de la public-school de la ville de RUGBY (Angleterre) courut,
au mépris des règles établies, en portant le ballon qui jusque là n’était que frappé, a peut-être été le lien entre les jeux traditionnels et les jeux sportifs codifiés...
Mais ce n’est qu’une supposition. L’essentiel est que le rugby est né en Angleterre avec W. W. Ellis mais trouve ses origines dans les jeux populaires existants à cette époque en Grande-Bretagne et en France... et en remontant plus loin dans l’Antiquité, dans beaucoup d’autres pays. Ces jeux ne s’appelaient certes pas RUGBY (et pour cause !) mais à y regarder de plus près, on s’aperçoit de certaines analogies troublantes avec le jeu de rugby actuel !.
Des jeux de balle dans l’Antiquité... déjà.
Les civilisations anciennes (chinoise, assyrienne, égyptienne) connaissaient déjà les jeux de ballon. En atteste le présence de vessies, d’outres bourrées de paille trouvées dans les tombes de Thèbes, de fresques ou de diverses poteries représentant ces jeux.
Dans la Grèce antique, on pratiquait des jeux de balle ou de ballon à destination récréative ou d’entraînement militaire tels que l’ÉPISCYRE, l’APPORHAXIS, l’URANIE et surtout la PHÉNINDE, jeu militaire de gagne-terrain particulièrement prisé par les habitants de SPARTE, ville célèbre pour ses traditions guerrières... La PHÉNINDE deviendra dans la Rome antique, sous le nom d’HASPARTUM, le jeu/exercice favori des légions romaines pour l’apprentissage du combat :
eux camps s’opposaient sur un terrain de 100 à 150m de côté en s’efforçant de parvenir à amener une balle (vessie bourrée de son)... derrière la ligne du camp adverse !
La fin de l’empire romain va entamer, pour quelques siècles, une période troublée, mais il est vraisemblable que les jeux subsistent en tant que tels comme activité où sont capitales la possession ou la progression de la balle et l’affirmation de la virilité (qualité indispensable à tout combattant), activité essentielle des peuplades dites « barbares ».
Place à la soule !! un jeu plutôt rugueux...
Début d’une partie de soule en Bretagne au XVIIIe siècle
A la fin du 1er millénaire, apparait alors la SOULE (ou CHOULE dans le Nord) jeu d’origine celtique, joué dans les provinces occidentales (Normandie, Bretagne). Jeu de ballon primitif et rudimentaire, que certains rattachent au culte du soleil, il rassemblait des jeunes gens de deux communes voisines formant deux camps rivaux, quel que fut leur nombre. Il s’agissait d’amener, à coup de pied ou en la transportant, une balle (vessie de porc bourrée de son ou de paille) jusqu’à la commune des adversaires, sous le porche d’une église, sur la place du village, où une mare, pour être déclaré vainqueur.
L’excessive virilité du jeu de SOULE, ses aspects dangereux (car il y eut des morts !) lui valut des restrictions voire des interdictions officielles par édits royaux.
C’est à cette époque-là aussi (1066) que les Normands, envahissant l’Angleterre avec l’armée de Guillaume le Conquérant y apportent la SOULE NORMANDE, longtemps tolérée à la campagne pour les paysans, mais interdite en ville pour les bourgeois et les gentilshommes. C’est ce jeu normand qui aurait fait souche pour donner naissance au HURLING TO GOALES, au HURLING TO THE COUNTRYE.
De Florence à Londres avec le CALCIO.
Calcio Florentin
Au XVe siècle, quelques seigneurs florentins, émigrant en Grande-Bretagne, y importèrent, avec leur coutumes, un jeu de ballon, le CALCIO, dont les dispositions de joueurs sur le terrain étaient identiques à celles du rugby actuel avec 8 avants, 2 demis, 4 demis-arrières et 1 arrière... soit 15 joueurs ! le jeu avait pour but de propulser une balle ronde par tous les moyens dans une cage !
De la SOULE à l’ancien FOOT-BALL.
La soule en Basse Normandie
« L’Illustration »
28 février 1852
A la Renaissance en France, la SOULE « s’humanise » et se développe dans tout le pays :
Elle se joue en champ clos (pré, champ de foire)
On y joue en costume de couleurs différentes
Elle est plus ou moins différemment représentée selon les coutumes locales.
La pratique des différentes SOULES meurt progressivement au cours du XIXe siècle, soit à cause des nombreuses interventions officielles, soit peut-être aussi parce que l’urbanisation de la société et l’industrialisation vont enlever peu à peu aux campagnes ce qui leur restait de jeux populaires et traditionnels. Mais on verra plus loin que ces jeux ressurgiront...
En Angleterre, à la même époque, la SOULE est devenue un jeu, joué en champ clos, ou sur des places en ville ou des prairies à la campagne. Toutes les classes de la nation s’y adonnent, avec des règles de plus en plus précises. Il prendra alors le nom de FOOT-BALL ! On le pratiquait aussi dans les public-schools (collèges) a des fins récréatives d’abord, éducatives ensuite, sous l’impulsion de Thomas ARNOLD, directeur du collège de RUGBY. Il s’agissait alors d’envoyer le ballon à coup de pied dans un espace entre deux poteaux joints par une barre transversale... et quelque fois une corde, à hauteur d’homme probablement ! On pouvait attraper le ballon à la main mais seulement après le premier rebond et on pouvait alors, après avoir reculé à sa guise, le botter au pied vers l’avant, les adversaires ne pouvant aller au-delà de l’endroit où la balle avait été attrapée. Mais en aucun cas on ne pouvait transporter la balle jusqu’au but.
C’est cette règle que W. W. Ellis transgressa un jour de l’automne 1823 en portant la balle dans les buts adverses.
Scission dans le jeu de FOOT-BALL.
Mœurs Anglaises
« Le Journal Illustré » - 1868
C’est en 1863, en Angleterre, qu’eût lieu la grande scission entre le FOOT-BALL RUGBY que pratiquaient les « ruggers » et le FOOT-BALL ASSOCIATION auquel jouaient les « soccers »... Quarante ans après le geste historique de W. W. Ellis, le football actuel prenait naissance. Pour le foot-ball Rugby... ce serait pour plus tard !
Il est intéressant de noter que c’est la structure des lieux où se déroulent les matches qui déterminera l’évolution ultérieure du FOOT-BALL. En effet, devant les dangers représentés par des matches sur des pavés, on est conduit à supprimer le jeu à la main qui conduira en 1863 à la création de la FOOT-BALL ASSOCIATION.
Vers le FOOT-BALL RUGBY : une lente évolution.
1871 - Equipe d’Angleterre
De 1840 à 1870, ce fut une époque de grande confusion. En 1846, les règles officielles du FOOT-BALL selon les règles du collège de RUGBY stipulaient encore :
L’interdiction de reprendre la balle au sol à la main !
La permission de courir avec la balle seulement après un arrêt de volée.
Le coup de pied à un adversaire « attrapé » est considéré comme déloyal... sauf au-dessous du genou ! (c’est le fameux hacking, objet de nombreuses controverses entre partisans et adversaires de cette pratique).
Que l’essai donnait droit à la tentative de but, le ballon devant passer entre les barres... au dessus de la barre transversale.
Il faudra attendre 1871 pour que naisse la Rugby Football Union, portée sur les fonts baptismaux par vingt-deux clubs anglais, appliquant dès lors un règlement très proche de celui du jeu actuel. Quant à l’arbitre, il n’apparut qu’en 1877 (et encore sans sifflet apparu seulement en 1885 !), puisque auparavant les litiges étaient réglés par les capitaines des deux équipes.
La 1re équipe de France (USFSA) en Angleterre, 1893
DERRIERE : L.Dorlet (SF), Bellencourt (SF), Louis Dedet (SF), Garcet de Vauresmont (SF), Frantz Reichel (RCF cap), Sienkiewicz (RCF), J.S. Thorndike (RCF), C. d’Este (RCF).
AU MILIEU : Saint-Chaffray (SF), F.Wiet (RCF), Henri Amand (SF), Ellenberger (SF).
DEVANT : A.de Palissaux (RCF), Georges Duchamps (RCF), Gustave Duchamps (RCF).
En France, à la même époque, se répandit le jeu de BARETTE, en Ile-de-France, en Auvergne, en Picardie, Artois, Bretagne et Sud-Ouest. Ses règles sont la réplique, presque identique, de celles du FOOT-BALL-RUGBY anglais !
Le jeu se clarifia ensuite au cours des décennies suivantes, entre 1875 et 1895, par :
La diminution du nombre de joueurs sur le terrain par équipe... de 20 joueurs (composition d’un dortoir !), on passa progressivement à 15.
L’organisation des joueurs sur le terrain avec avants, demis et arrière pour se stabiliser (déjà) selon la distribution actuelle (8 avants, 2 demis, 4 trois-quarts, 1 arrière).
Ainsi apparait « le jeu de ligne » avec avants approvisionneurs et demis transmetteurs, puis arrières chargés de l’initiative du mouvement. En même temps que le jeu évolue, le règlement s’adapte puisqu’on valorise l’essai à 3 points... si l’on franchit la ligne de but... comme au football américain aujourd’hui.
Quelques dates
1870- Premier match international à Edimbourg : Ecosse-Angleterre.
1871- Création de la Rugby Football Union (R.F.U.) en Angleterre : premiers règlements.
1872- Création des fédérations du Pays de Galles, Irlande, Ecosse... et création du 1er club français de rugby : le Havre Athlétic Club...
1884- Premier tournoi des 4 nations britanniques.
1886- Création de l’International Rugby Board (I.R.B.).
1887- Création en septembre de l’Union de Sociétés Françaises des Sports Athlétiques (U.S.F.S.A.) - multi-sports.
1889- Création de la fédération d’Afrique du Sud.
1892 - Stade Français - Rosslyn Park
« L’Illustration »
1891- Création de la fédération de Nouvelle-Zélande.
1890-91- Création du 1er championnat inter-scolaire en France.
1892- 1re rencontre internationale inter-clubs à Levallois : Stade Français / Rosslyn-Park. Cette année là, le Racing Club de France (R.C.F.) est champion de France.
1905- Création de la Rugby Foot-Ball League à XIII (scission interne).
Jean Galia
1910- La France est invitée au tournoi des... 5 nations.
1919- Création de la Fédération Française de Rugby (F.F.R.).
1931 à 1939- Rupture avec les Anglais : le championnat français est jugé trop brutal.
1934- Apparition du jeu à XIII en France (joueurs professionnels) sous l’impulsion de Jean Galia, international quinziste.
Origines du XV de France
L'équipe de l'USFSA, lors de la mini-tournée en Angleterre en février 1893
mais la France devra attendre 35 ans pour avoir une équipe qui puisse être confrontée aux équipes nationales britanniques.
La première sélection française de rugby à XV de l'U.S.F.S.A. est formée dès 1893 pour affronter en Angleterre, l'équipe du Civil Service Athletic Club. Cette sélection française est exclusivement composée de joueurs de deux clubs parisiens, le Racing club de France
et le Stade français. Le 13 février, la sélection française affronte le Civil Service devant 10 000 spectateurs et s'incline de peu sur le score de 2 à 0
Le lendemain, deuxième match de cette mini-tournée anglaise face à Richmond FC renforcé par deux fameux joueurs d'autres clubs. Les dirigeants de Richmond ont assisté au match du 13, et se méfient, d'autant qu'une semaine plus tôt, le Civil Service s'était imposé 15 à 0 face à leur équipe. Richmond s'impose finalement sur le score de 9 à 3.
France-Écosse de 1896
Le 6 avril 1896, lendemain de la finale du championnat de France, la sélection française rencontre les Écossais d'Édimbourg avec douze joueurs ayant joué la veille. Les Sports Athlétiques, organe officiel de l'U.S.F.S.A., publie le , un article signé Louis Dedet
qui
plaide pour la constitution d'une équipe de France.
Le premier tableau d'affichage (JO de 1900).
Une équipe française comprenant des joueurs de trois clubs parisiens (Racing club de France, Stade français et Cosmopolitain) dispute le tournoi olympique de 1900. Cette formation bat le club allemand du FC Francfort (par 27 à 17) le 14 octobre au vélodrome municipal de Vincennes
, puis remporte le titre olympique en battant aussi l'équipe anglaise des Moseley Wanderers le 28 octobre sur le score de 27 à 8. Ce match est disputé au même endroit devant 6 000 spectateurs, c'est la plus grosse affluence des Jeux olympiques.
De 1902 à 1905, la sélection française dispute et perd successivement plusieurs matchs contre une sélection canadienne (10-23), l'équipe de Swansea (0-20) et l'équipe irlandaise des Bective Rangers (8-13).
1906-1914 : l'apprentissage
1906 : contre les All Blacks, le baptême du jeu pour le XV de France
Le 1er janvier 1906 naît officiellement l'équipe de France de «football-rugby». Son premier match est douloureux contre la Nouvelle-Zélande, déjà considérée comme la meilleure équipe du monde.
Le premier match officiel du XV de France U.S.F.S.A. a lieu le 1er janvier1906, face auxOriginals(les futurs All Blacks de Nouvelle-Zélande) alors en tournée européenne. Ce match, arbitré par Louis Dedet, est disputé au Parc des Princes devant 3 000 spectateurs et se termine par une victoire des Néo-Zélandais par 38 à 10. Le capitaine Henri Amand a l'honneur d'être le premier capé du rugby français. Cette équipe comporte aussi un Anglais,
a alors l'idée de récupérer d'urgence un joueur parisien, Joe Anduran, pour compléter l'équipe et permettre ainsi à l'équipe de France de jouer son premier match du Tournoi au complet13. Le XV de France fait son apprentissage du rugby international et termine régulièrement dernier du Tournoi jusqu'en 1914 (exception faite de l'année 1911 où il termine quatrième devant l'équipe d'Écosse contre laquelle il remporte sa première victoire internationale)
De 1906 à 1914, l'équipe de France dispute 28 rencontres internationales et remporte une seule victoire, contre l'Écosse le sur le score de 16-15, c'est sa première victoire internationale. Dans cette équipe conduite par Marcel Communeau,
l'ailier Pierre Failliot, surnommé l’Autobus, se met en évidence en marquant deux essais et en évitant un essai écossais à quelques secondes de la fin du match .
Le 8 Avril 1917 la France affronte la Nouvelle Zélande
1919-1931 : progression du XV de France
Après la Première Guerre mondiale, l'équipe de France rencontre celle de Nouvelle-Zélande, appelée alors les Kiwis, le pour un match non considéré comme international. Les Bleus sont près de réaliser un exploit, ils ne s'inclinent que par 13 à 14. L'équipe de France progresse et parvient à remporter deux matchs sur quatre lors des Tournois des Cinq Nations en 1921, 1930 et 1931. Elle remporte sa première rencontre en déplacement le à l'occasion d'un match contre le XV d'Irlande à Dublin. Sous la conduite de son capitaine, Philippe Struxiano,
Philippe Struxiano est le septième au premier rang .
la France l'emporte nettement par 15 points à 7 en marquant cinq essais contre un à l'Irlande.
Aux Jeux olympiques de 1920 à Anvers les équipes de France et des États-Unis sont les seules participantes, les Français remportent une médaille d'argent après avoir perdu contre les Américains sur le score de 0 à 8.
Etats Unis - France au stade olympique d'Anvers
Quelques semaines plus tard, l'équipe de France prend sa revanche en gagnant par 14 à 5 à Paris.?
La revanche à Paris
Affiche des Jeux olympiques d'été de 1920, organisés à Anvers.
Le rugby à XV fait son retour en compétition olympique après douze ans d'absence depuis sa deuxième apparition lors des Jeux olympiques de 1908. En 1912, les organisateurs suédois veulent initialement limiter la compétition aux épreuves d'athlétisme, de lutte, de gymnastique et de natation. Plusieurs pays contestent l'idée et, après de longues négociations, plusieurs sports sont ajoutés à cette liste réduite mais le rugby n'en fait pas partie1. En 1916, il n'y a pas de Jeux olympiques en raison de la Première Guerre mondiale, et, au lendemain de celle-ci, la Belgique organise les Jeux olympiques au pied levé et n'a pas le temps de prévoir l'hébergement des participants ailleurs que dans des écoles transformées en dortoirs2. L'épreuve de rugby est facultative et son organisation laissée à l'appréciation du comité organisateur3. Les nations britanniques refusent d'y participer prétextant que l'épreuve prévue au mois de septembre est programmée trop tôt dans la saison pour que leurs équipes soient compétitives par rapport aux autres participants4. Initialement, quatre équipes doivent disputer l'épreuve de rugby à XV : la Tchécoslovaquie, les États-Unis, la France et la Roumanie.
Aux États-Unis, le rugby à XV est promu dans de nombreuses universités de la côte ouest américaine après que le football américain a été interdit en 1904 dans le pays en raison de sa dangerosité5. Malgré la levée de l'interdiction de la pratique du football américain en 1918, il reste néanmoins populaire en Californie et une sélection y est constituée principalement à partir d'étudiants de plusieurs universités californiennes : de Stanford, Californie à Berkeley et de Santa Clara2,5. Cette sélection effectue peu de temps avant les Jeux une tournée victorieuse en Colombie-Britannique5. Cependant, l'équipe américaine ne trouve pas de ressources auprès du comité olympique américain qui refuse de participer au financement de leur périple6. Une collecte de fonds est alors lancée en Californie et l'équipe récolte 20 000 dollars6. L'un des plus gros mécènes n'est autre que John O'Neil, un joueur de la sélection américaine dont la riche famille a fait fortune dans l'exploitation du pétrole au Texas7. Cette somme d'argent ne permet cependant pas au groupe de faire la traversée de l'Atlantique autrement qu'à bord d'un navire de l'armée américaine, the Sherman2.
Après une longue traversée, l'équipe des États-Unis arrive en Europe à la surprise générale, les équipes de Tchécoslovaquie et de Roumanie se sont retirées de la compétition et aucune épreuve de rugby n'a été mise en place par les organisateurs . Le comité belge d'organisation des Jeux contacte alors l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques (USFSA) pour qu'un tournoi olympique soit organisé . Frantz Reichel, directeur de l'USFSA, compose en urgence une équipe pour représenter la France en rassemblant des joueurs des divers clubs parisiens : le Club athlétique de la Société générale, l'Olympique, le Racing club de France et le Sporting club universitaire de France Finalement, seuls quatre des joueurs de l'équipe ainsi constituée sont de véritables internationaux Un unique match est donc disputé le 5 septembre après la finale des repêchages de football, le dernier du tournoi, dans le stade olympique d'Anvers entre les deux équipes restantes, au moment où la saison redémarre en France Les Français n'ont donc pas le temps de se préparer, et la rencontre est remportée par les États-Unis qui battent la sélection française dominée physiquement. La rencontre se déroule devant 20 000 spectateurs, et sous la pluie. Les conditions météorologiques favorisent le jeu des avants mais les Français choisissent le jeu de mouvement avec les arrières. Ils sont victimes du terrain glissant et perdent beaucoup de ballons . En revanche, les Américains établissent leur stratégie de jeu sur le combat des avants ce qui leur permet de maîtriser le déroulement du match et de dominer l'adversaire sans produire de jeu Le score à la mi-temps est nul 0 partout. Au cours de la seconde période, les Américains ouvrent le score avec un coup de pied d'arrêt de volée de Dick Templeton à 55 yards des poteaux puis augmentent leur marque grâce à un essai de Lou Hunter transformé par Templeton. Ils remportent finalement la rencontre sur le score de 8 à 3. L'entraîneur-joueur australo-américain Daniel Carroll remporte là sa deuxième médaille d'or après celle obtenue en 1908 avec l'équipe australienne. Cette rencontre n'est pas comptabilisée comme une sélection officielle pour les joueurs français.
La tournée américaine
Défaite des californiens à Colombes le 10 octobre.
L'équipe des États-Unis avant le test match disputé contre la France, le 10 octobre 1920.
Après la campagne olympique, l'USFSA propose d'organiser une tournée en France pour l'équipe américaine. Cette tournée comprend quatre matches, le dernier étant un test match contre l'équipe de France. Les Californiens, surnom donné à l'équipe des États-Unis, acceptent la proposition. Lors de la première rencontre disputée le 19 septembre à Lyon, l'équipe américaine bat largement une sélection du Sud-Est sur le score de 26 à 3. Une semaine après, le 26 septembre, les Américains disposent du Stade toulousain sur le score de 11 à 3 au stade des Ponts Jumeaux devant 15000 spectateurs, avant de gagner difficilement par 6 à 3 contre une sélection du Sud-Ouest à Bordeaux12. La « revanche d'Anvers » a lieu à Paris dans le stade de Colombes le 10 octobre. Les Français battent alors les Américains par 14 à 5, inscrivant quatre essais par Eugène Billac, François Borde, Raoul Got et Adolphe Jauréguy. Le lendemain de la rencontre, le 11 octobre, la Fédération française de rugby est officiellement créée pour remplacer l'USFSA en tant qu'organe dirigeant du rugby à XV en France et Octave Léry en devient le premier président. Par la suite, une partie de la presse française affirme que ce second match constitue la véritable épreuve olympique et que les Français sont les champions olympiques. Mais ce lobbying partisan ne change pas le fait que les Américains sont les véritables vainqueurs lors de ces septièmes olympiades
Résultats
Les équipes de France et des États-Unis s'affrontent deux fois à l'automne 1920. La première rencontre compte pour l'attribution du titre olympique alors que la seconde est un test match officiel.
L'équipe olympique de rugby à XV des États-Unis lors de son voyage sur le Sherman.
L'équipe de France, lors du match retour à Colombes.
Trente joueurs, quinze américains et quinze français, disputent la rencontre olympique. Les deux sélections comptent des joueurs remplaçants mais aucun changement n'est effectué pendant le match. Néanmoins, le Comité international olympique attribue les médailles à tous les joueurs, quel que soit leur nombre de matches joués . Le tableau suivant présente la liste des médaillés classés par ordre alphabétique.
Parmi tous les médaillés, certains sont également engagés dans d'autres disciplines lors de ces Jeux olympiques. Morris Kirksey dispute trois épreuves d'athlétisme. S'il ne passe pas le premier tour de qualification sur 200 mètres, il obtient la médaille d'argent sur l'épreuve du 100 mètres et la médaille d'or sur celle du relais 4 × 100 mètres . Dink Templeton participe à l'épreuve du saut en longueur et termine au pied du podium alors qu'André Chilo termine 17e de l'épreuve de triple saut .
Deux équipes se retrouvent en finale des Jeux olympiques de 1924 à Paris, l'équipe des États-Unis remporte à nouveau la médaille d'or en battant la France sur le score sans appel de 17 à 3. Cette victoire des Américains marque aussi la fin de la compétition de rugby dans le cadre des Jeux olympiques.
De 1920 à 1930, l'équipe de France dispute cinquante matches internationaux et en remporte treize, elle bat au moins une fois toutes les équipes européennes mais subit une défaite nette contre l'équipe de Nouvelle-Zélande par 6 à 30 en janvier 1925, ce qui montre qu'elle doit encore progresser pour se hisser au niveau des meilleures équipes mondiales18. Parmi ces victoires, celle acquise le a une importance particulière car c'est la première obtenue contre l'Angleterre.
Jusqu'à cette date la France avait perdu quinze des seize rencontres contre les Anglais et avait fait, au mieux, match nul en 1922.
ce qui réussit cette performance ; l'année suivante, le , il conduit à nouveau son équipe pour une première victoire contre l'équipe du pays de Galles (8-3).
En 1931, la France est exclue pour professionnalisme (paiement des joueurs, recrutement inter-clubs) et en raison du jeu violent lors de certains matchs.
Le match France-Galles du Tournoi 1930 est d'une extrême brutalité, aussi bien sur la pelouse — avec de nombreux joueurs blessés — que parmi les spectateurs, car ces derniers étaient pressés les uns contre les autres dans les tribunes ou sur le bord de touche, tandis qu'à l'entrée du stade, près de 20 000 spectateurs potentiels n'avaient pu assister au match.
Une majorité de clubs dénoncent aussi le professionnalisme pratiqué par les meilleures équipes et font sécession en décembre 1930 en fondant l'Union française de rugby amateur. Ils refusent que leurs joueurs soient sélectionnés, ce qui abaisse sensiblement le niveau de l'équipe.
L'équipe de France en 1933.
Pendant cette période, l'équipe de France rencontre uniquement des équipes d'un niveau inférieur à celui des équipes britanniques: celles d'Italie, de l'Allemagne et de Roumanie.
La France est de nouveau admise dans le Tournoi en 1939 après que la Fédération française de rugby a trouvé un accord en 1932 avec les clubs entrés en dissidence. La Seconde Guerre mondiale interrompt le Tournoi pendant plusieurs années. L'équipe de France participe à la reprise du Tournoi à partir de 1947.
1945-1958 : des victoires partagées dans le Tournoi
Échange des fanions, lors de France-Italie , le 24 avril 1954 à Rome.
A gauche Jean Prat capitaine de l'équipe de france .
Jonha Lomu des All Blacks le plus grand ailier de l'Histoire du Rugby
Après la Seconde Guerre mondiale, l'équipe de France (les Bleus), reprend les matchs internationaux le contre le pays de Galles; au cours de la même année, elle dispute des matches contre l'armée britannique en janvier et contre les Lions britanniques en avril.
Tournoi des Cinq Nations
Les Bleus poursuivent leur progression.
France - Galles 1947
De 1945 à 1950, ils disputent vingt-six matches et en remportent quatorze, ils obtiennent ensuite un bilan positif de 1950 à 1958 avec 30 victoires pour 49 matchs disputés.
La France reçoit et, pour la première fois, bat l'Australie à Colombes en janvier 1948
Le , ils parviennent pour la première fois à battre les Gallois sur leur terrain, à Swansea sur le score de 11 à 3. Cet exploit vaut à Robert Soro d'être
Le , les Français, emmenés par leur capitaine Guy Basquet, parviennent pour la première fois à vaincre les Anglais dans leur stade de Twickenham (par 11 à 3). C'est le dernier adversaire du Tournoi qu'il leur restait à battre en déplacement.
En 1952, la France est à nouveau menacée d'être exclue du Tournoi, coupable selon les Britanniques de professionnalisme (recrutements, primes de match, intéressements). Pour éviter la sanction, la FFR promet d'abolir le championnat de France et fournit une liste de joueurs jugés coupables de professionnalisme, dont Jean Dauger, Robert Soro et Maurice Siman. Ainsi, une nouvelle exclusion du Tournoi est évitée, mais le championnat de France 1952-53 est maintenu à la suite de la pression exercée par la grande majorité des clubs français.
L'équipe de France obtient des victoires partagées dans le Tournoi en 1954 (avec l'Angleterre et le pays de Galles) et 1955 (avec le pays de Galles). Il est à remarquer que les Bleus pouvaient remporter un Grand Chelem s'ils avaient gagné contre les Gallois et non pas perdu 11 à 16. La France montre ses progrès en perdant au plus deux matches par Tournoi, sauf en 1952 (trois), 1953 (trois également) et 1957 (quatre).
Les Bleus battent pour la première fois les All Blacks le ,
C'est Jean Prat qui est à la fois le capitaine et le réalisateur des trois points qui donnent la victoire aux Français. Jean Prat est aussi le capitaine du XV de France qui bat pour la deuxième fois les Anglais à Twickenham en 1955. Cette même année, il est porté en triomphe par les Gallois au terme de sa carrière dans le Tournoi, un journaliste anglais le surnomme alors Mister Rugby.
Mister Rugby
Jean Prat et ses copains , André Boniface , Michel Crauste ...
En tournée en Argentine en août et septembre 1954, la France bat deux fois les Pumas à Buenos Aires.
La France termine dernière du Tournoi avec sa huitième et dernière cuillère de bois à ce jour (2019), pour avoir perdu ses quatre matches (Whitewash en anglais).
pour les Bleus. Le 16 août 1958, l’équipe de France remporte sa première victoire par 9-5 face aux Springboks à l’Ellis Park de Johannesburg, sous la conduite de Lucien Mias, le Docteur Pack. La tournée en Afrique du Sud de l'équipe de France, pourtant handicapée par plusieurs absences, est un succès complet car lors du premier match elle a fait match nul 3-3.
Dans la continuité de son succès en Afrique du Sud en 1958, l'équipe de France remporte seule le Tournoi pour la première fois (victoire non partagée avec une autre équipe) sous la conduite de Lucien Mias.
Elle remporte à nouveau le Tournoi en 1960 (avec l'Angleterre, )
les deux équipes comptent un match nul et trois victoires, soit un Petit Chelem chacune), 1961 (à nouveau invaincue, avec trois victoires et un match nul, un second Petit Chelem) et 1962 (avec trois victoires et une courte défaite 0 à 3 contre les Gallois).
Samedi à Colombes L'ÉQUIPE DE FRANCE à l'épreuve des fameux Springboks
Par ROBERT DUTHEN. Publié le 18 février 1961 à 00h00 - Mis à jour le 18 février 1961 à 00h00
Le public de Colombes qui va assister samedi, à 15 heures, au match-test France-Afrique du Sud, n'ignore pas que l'épreuve s'annonce difficile pour l'équipe de France, car les Springboks, après leur tournée exceptionnelle en Grande-Bretagne, ont fait la meilleure impression devant les équipes qui leur ont été opposées, en France : le Sud-Ouest, battu 29 à 3, France-B 26 à 10 et Côte Basque-Béarn 36 à 8.
L'adversaire résiste jusqu'à la mi-temps
On a vu les Sud-Africains puissants et coordonnés en avants, rapides en trois-quarts, adroits et habiles dans tous les compartiments du jeu. En général l'adversaire leur résiste jusqu'à la mi-temps, mais il se désunit ensuite, peu à peu, sous la vigoureuse pression du pack qui favorise les assauts des attaquants, et c'est en deuxième mi-temps que les défenses craquent. L'équipe de France aura-t-elle assez de force et de cohésion pour contenir ce pack, gagnera-t-elle assez de balles pour lancer elle-même des offensives de nature à le décontenancer ? C'est la grande question qui se posera à Moncla et à ses joueurs. Pour enrayer les mouvements dès l'origine ils devront plaquer sans rémission et se déplacer rapidement sans cesser de rester groupés.
Nul doute que le " quinze " tricolore soit mieux armé que les trois " victimes " précédentes ; on dit même que les Springboks éprouvent à son égard une certaine méfiance. Mais il serait étonnant que, pour leur trente-quatrième et dernier match la victoire échappât aux Sud-Africains.
On sera curieux de voir les réactions de Domenech, Bouguyon, Crauste, Celaya, Moncla, Roques, Lacroix, Dupuy, Rancoule en face de cette grande équipe. Que vaudront les coups de pied d'Albaladejo et Vannier, les initiatives de Bouquet et de Guy Boniface ?
Du Toit, Kuhn, Claassen, Malan, Hopwood, Stewart, Gainsford, Kirpatrick, Antelme et Engelbrecht seront-ils aussi brillants qu'à Toulouse ou à Bayonne ? De toute façon on espère un rugby ouvert et rapide, et le jeu le plus mouvementé qui soit, sans quoi les fameux Springboks pourraient nous décevoir, tandis que les Français " jouant fermé " n'auraient pas cependant plus de chances de vaincre. D'ailleurs, devant un tel ensemble, il sera moins question de tactique ou de méthode que de force toute simple, de vitesse ou d'adresse.
et 1970 (avec le pays de Galles). Entre les deux séries de victoires françaises, le Tournoi est dominé par les Gallois qui terminent en tête à quatre reprises.
Guy Camberabero, associé à son frère Lilian, Guy est le principal artisan de la victoire de 1967 en réussissant 49 des 67 points marqués par les Bleus.
La Voulte sportif Champion de France 1970
Au cours de cette période, la France remporte 52 des 93 matches (56 %) qu'elle dispute .
. Son principal succès est l'obtention de son premier Grand Chelem en 1968 sous le capitanat de Christian Carrèreet avec des joueurs renommés tels que Benoît Dauga,
Ce n'est pas une seule équipe de quinze joueurs qui a réalisé cette performance mais pratiquement deux car au total vingt-sept joueurs français ont participé aux quatre matches du Tournoi de 1968.
Malgré ses bons résultats d'ensemble, le XV de France ne parvient pas à battre les All Blacks ; les huit rencontres qui opposent les deux équipes de 1961 à 1968, que ce soit au stade de Colombes ou lors de deux tournées en Nouvelle-Zélande (en 1961 et 1968) se terminent par autant de défaites.
Le bilan des Bleus contre l'équipe d'Afrique du Sud, de 1961 à 1968, est lui aussi négatif avec quatre défaites (dont deux à Colombes), deux victoires et un match nul. Les Français doivent se satisfaire d'avoir battu deux fois les Springboks sur leur terrain, à Springs en 1964 par 8 points à 638 et en 1967 à l'Ellis Park sur le score de 19 à 14
Pendant cette période, l'équipe de France ne rencontre que trois fois l'équipe d'Australie, battant deux fois les Wallabies et ne perdant que d'un point lors du troisième match en août 1968 à Sydney.
A suivre ...
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La piscine de Gratenas le coin des copines et des copains , les jours heureux .
Monsieur René Violette Professeur agrégé de Philosophie à l'Ecole Normale de Privas , vice président de l'université de Nantes , Président d'Honneur de l'Association des Ecoles de Privas . .
Monsieur Jean Oisel Professeur des sciences physiques au Collège classique , chevalier de la lègion d'honneur à titre universitaire .
Monsieur Fernand Bourret professeur des écoles , historien de la " Belle équipe " de l'Ecole Normale ;
Monsieur Maurice Duny élève du Bahut de Privas , Professeur agrégé de Lettres au Lycée Champollion de Grenoble
Monsieur Jean Tirman Professeur d'Education physique à L'Ecole Normale Responsable de l'UFOLEP , humaniste .
Monsieur Jean Palméro , Directeur de l'Ecole Normale d'instituteurs de Privas , député de l'Ardèche .
Monsieur Jean Tirman , emblématique Professeur d'éducation physique à l'Ecole normale , cheville ouvrière de l'UFOLEP .
Monsieur Roger Crouzet Professeur d'Education physique au Collège classique , humaniste .
Monsieur André Violette Professeur de philosophie à l'Ecole Normale , vice président de l'université de Nantes , Président d'honneur de l'Association des Ecoles
Et au milieu coule ma rivière...
Monsieur Roger Crouzet professeur d'éducation physique au Collège classique de Privas , humaniste .