v
Réalisateur Jean - Paul Perrier
CLIC !!!
N'oublions jamais amis ça s'est passé chez nous il n'y a pas si longtemps dans notre République ...
" Indifférent à la péripétie de la Révolution , l'orgue de Barbarie moud , dans la rue , l'admirable ritournelle . Jean - Baptiste Clément l'a composée quatre ans plus tôt , et au moment où il pense trouver son tombeau sur la barricade , il aperçoit l'orgue , entend sa propre chanson . J.B Clément , dernière incarnation de Gavroche... Fils d'un menier de Meudon . Ouvrier d'art , ouvrier nonchalant et habile .
Nous savons ce que fut Clément au soir de sa vie . Blasé et tendre . Les yeux s'embuent , les joues grisent rosissent quand il entend le dernier couplet du Temps des cerises , le couplet de la solitude et du malheur . S'entrecroisent dans son rêve les escarlopettes de Robinson et les barricades de Montmartre . Clément gardait d'ailleurs son secret ; mais on devinait que l'idylle et l'émeute s'étaient cotoyées , que dans la semaine sanglante une femme avait arraché J.B Clèment à la mort , l'avait soigné , l'avait caché . Et , chez le Don Juan de la Butte , la même cravate de crêpe nouait un double deuil : celui de l'Amour et celui de la Commune . "
Quand nous chanterons le temps des cerises
Et gai rossignol et merle moqueur
Seront tous en fête
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux le soleil au coeur
Quand nous chanterons le temps des cerises
Sifflera bien mieus le merle moqueur
Mais il est bien court le temps des cerises
Où l'on s'en va deux cueillir en rêvant
Des pendants d'oreille
Cerises d'amour aux robes pareilles
Tombant sous la feuille en gouttes de sang
Mais il est bien court le temps des cerises
Pendants de corail qu'on cueille en rêvant .
Quand vous en serez au temps des cerises
Que vous aurez peur des chagrins d'amour
Evitez les Belles
Moi qui ne crains pas les peines cruelles
Je ne vivrai point sans souffrir un jour
Quand vous en serez au temps des cerises
Vous en aurez aussi des peines d'amour .
J'aimerai toujours le temps des cerises
C'est de ce temps là que je garde au coeur
Une plaie ouverte
Et Dame Fortune en m'étant offerte
Ne pourra jamais fermer ma douleur
J'aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au coeur .
LA COMMUNE
Ce nom fait référence à la Commune
insurectionnelle qui mit bas la royauté
le 10 Août 1793 ...
La Commune
CLIC !!!
" Ce que je réclame à vous qui vous donnez comme mes juges , c'est le camp de Satory où sont tombés mes fréres ... "
Origines
La Commune de Paris trouve sa source dans un élan républicain se référant à la Première République et au gouvernement révolutionnaire de la Commune de Paris (1792), ainsi qu’à l’insurrection populaire de juin 1848 sous la Deuxième République et qui avait été réprimée de façon sanglante par le gouvernement instauré par la Révolution de février 1848. C’est d’ailleurs depuis cette date que le drapeau rouge rallie les insurrectionnalistes et barricadiers (symbolisant le sang du peuple ouvrier, le drapeau tricolore étant vu comme synonyme de répression, le drapeau rouge était à l’origine, sous la Révolution, le drapeau symbolisant la loi martiale, le peuple a repris ce symbole pour se moquer des monarques et des soldats).
De 1804 à 1871, la France ayant vécu principalement sous des régimes monarchiques ou impériaux (Premier Empire, Restauration, Monarchie de Juillet, Second Empire), le régime républicain n’avait fonctionné que très peu d’années. En juillet 1870, Napoléon III entreprend une guerre contre la Prusse qui, mal préparée, le conduit rapidement à la défaite. La Troisième République est proclamée le 4 septembre 1870, mais la guerre continue. Paris est assiégé et connaît une grave famine au cours de l’hiver 1870-71. Jules Favre, ministre des Affaires étrangères du Gouvernement de la Défense nationale, signe un armistice avec Bismarck. Celui-ci prévoit, outre la fin des hostilités pour une période de quinze jours renouvelables, la convocation d’une Assemblée nationale, chargée de décider de la poursuite de la guerre ou de la paix. Les élections du 8 février envoient une forte proportion de monarchistes à l’Assemblée nationale. Tous les élus de Paris sont des républicains, souvent extrémistes. Le gouvernement de la République se réunit d’abord à Bordeaux, puis à Versailles, pour ne pas tomber sous les révoltes parisiennes comme cela a failli se produire pendant le Gouvernement de la Défense nationale (31 octobre notamment).
Depuis le 17 février, le gouvernement de la République est dirigé par Adolphe Thiers "chef du pouvoir exécutif" ; il cherche à conclure un traité de paix avec la Prusse. Les Parisiens, qui ont supporté un siège très dur, veulent protéger Paris des Prussiens et ouvrir une nouvelle ère politique et sociale[1]. Ils refusent de se laisser désarmer. C’est donc l’épreuve de force entre les royalistes, grands bourgeois et conservateurs provinciaux, tous favorables à une paix rapide avec l’Allemagne, retirés à Versailles et la population parisienne (essentiellement celle des quartiers de l’est parisien soumise aux très dures conditions salariales et sociales de l’époque et principale victime de la famine due au siège de Paris par les Allemands).
À Paris, la mixité sociale dans les quartiers, de règle depuis le Moyen Âge, a presque disparue avec les transformations urbanistiques du Second Empire. Les quartiers de l’ouest (VIIe, VIIIe, XVIe et XVIIe arrondissements) concentrent les plus riches des Parisiens (avec leur domesticité). Les quartiers centraux conservent encore des personnes aisées. Mais les classes populaires ont été regroupées à l’Est (XIe, XIIe, XIIIe, Xe, XVIIIe, XIXe et XXe arrondissements). Les ouvriers sont très nombreux : 442 000 sur 1,8 million d’habitants selon le recensement de 1866. S’y ajoutent de très nombreux artisans (près de 70 000, la plupart travaillant seuls ou avec un unique ouvrier) et de très petits commerçants dont la situation sociale est assez proche de celle des ouvriers. Ces classes populaires ont commencé à s’organiser. Le droit de grève qui a été accordé en 1864, a été très utilisé dans les dernières années du Second Empire. À l’occasion d’élections législatives de février 1864, des ouvriers publient le manifeste des Soixante, qui réclame la liberté du travail, l’accès au crédit et la solidarité. Depuis septembre 1864, il existe une Internationale ouvrière, qui a des représentants à Paris (en 1868, le gouvernement impérial dissout la section française de l’Internationale dont les membres ont participé à des manifestations républicaines). La loi sur la liberté de la presse de 1868, permet l’émergence publique de revendications économiques anti-capitalistes : la « nationalisation » des banques, des assurances, des mines, des chemins de fer (programme de Malon et Varlin pour les élections législatives de 1869)... Les blanquistes, qui prônent l’insurrection, se manifestent de plus en plus.
Il n’est donc pas étonnant que les classes populaires parisiennes craignent de se voir une nouvelle fois frustrées des bénéfices de « leur » révolution de septembre 1870 (renversement du Second empire). Déjà, après les journées révolutionnaires parisiennes de juillet 1830 et après celle de février 1848, et les élections de mai 1848, les classes aisées avaient confisqué le pouvoir politique à leur profit, en installant la Monarchie de juillet et le Second Empire. En 1871, les Parisiens sont méfiants envers l’assemblée nouvellement élue en février 1871, où les deux-tiers des députés sont des monarchistes de diverses tendances (ceux-ci militent d’ailleurs pour un rétablissement de la monarchie !) ou des bonapartistes. L’assemblée, méfiante du Paris populaire toujours prêt à s’enflammer, décide, le 10 mars, de siéger à Versailles (sous contrôle des Allemands et dans la ville qui est le symbole de la monarchie absolue !). L’assemblée mène une politique sociale qui va mettre en difficultés une partie des parisiens. Le 10 mars, elle décide la suppression du moratoire des effets de commerce, des loyers et des dettes, désormais ce sont trois termes qui deviennent exigibles. De nombreux ouvriers, artisans et commerçants se voient menacés dans leurs moyens de vivre (on estime à près de 150 000 les personnes ainsi menacées de faillite ou de poursuites judiciaires). De plus l’assemblée supprime la solde quotidienne de 1,50 franc des soldats de la Garde nationale, privant ainsi une partie des classes pauvres de Paris d’une source de revenus. Cette politique rappelle, aux plus vieux des Parisiens, celle menée au printemps 1848, par l’Assemblée dominée par le Parti de l’Ordre dont un des chefs était Thiers. Quand le gouvernement décide de désarmer les Parisiens ceux-ci se sentent directement menacés. Il s’agit de soustraire aux Parisiens les 227 canons entreposés à Belleville et à Montmartre. Les Parisiens considèrent ces canons comme leur propriété. Ils se voient sans défense vis-à-vis d’éventuelles attaques des troupes gouvernementales (comme en juin 1848). Cependant les Parisiens disposent de près de 500 000 fusils.
Commentaires
Histoire du Peuple Français
de Georges Duvaux
La Commune
cliquez sur les pages pour agrandir le texte
LA FIN DE LA GUERRE
Paris assiègé
Paris est encerclé par les troupes allemandes . La faim , le bombardement La population se réfugie dans les caves
, quatre mois de siège pendant l'hiver le plus froid du siècle
L'armée prussienne sous les murs de Paris
La défense
, éprouvent cruellement Paris . Patriotes , les parisiens condamnent la politique du gouvernement de la Défense nationale qui a succédé à l'Empire .
La signature de l'armistice , le 26 Janvier les scandalise .
De gauche à droite : Otto Von Bismarck , le général Valdan , Jules Favre et le général Molke .
LA COMMUNE
Les élections législatives du 8 Février , organisées à la demande du chancelier allemand Bismark qui souhaite traiter avec des élus incontestés du pays , prouvent que Paris intramuros est Jacobin et pour la guerre , que la province , sauf dans l'Est et les grandes villes , est monarchiste et pour la paix .
Les Prussiens défilent le 1er Mars dans une capitale en deuil devant des statues recouvertes d'un voile noir . Les Parisiens ruminent leur humiliation .
L'Assemblée nouvellement élue et où dominent les monarchistes attisent les tensions . Aprés l'arrêt des combats contre les Prussiens elle renonce à revenir à Paris et quitte Bordeaux pour ... Versailles la ville royale !!!
Thiers décide de récupérer 227 canons financés par les parisiens en vue de la défense de la capitale . La garde nationale les a disposés sur les buttes de Montmartre et de Belleville
pour les mettre hors d'atteinte des Prussiens lors de leur entrée dans la capitale .
Le 18 Mars Thiers envoie une colonne de 4000 soldats avec l'ordre de les récupérer . On sonne le tocsin . La
foule s'assemble . Les premiéres barricades apparaissent !!! Les soldats se
débandent ou se rallient au petit peuple .
L'armée se mutine et passe du côté de la révolution en fraternisant avec les gardes nationaux
Le général Lecomte qui commande l'une des brigades est fait prisonnier . Un autre général , Clément Thomas qui se promène sur les boulevards , est arrêté à son tour par les émeutiers ; on lui reproche d'avoir participé à la répression de Juin 1948 . A 17 heures les deux hommes sont exécutés par leurs soldats ..
Thiers renonce à s'approprier les canons et " sentant venir la poudre " se réfugie avec le gouvernement à Versailles où se trouvent déjà l'Assemblée .
Paris s'insurge
Le gouvernement légal présidé parThiers , en s'installant à Versailles , parait " décapitaliser " Paris . Paris se rebelle . Le 26 Mars une Commune est élue qui s'érige en gouvernement insurrectionnel sous l'emblème du drapeau rouge . Son programme social interdit les amendes sur les salaires , abolit le travail de nuit des ouvriers boulangers , prévoit une instruction gratuite , obligatoire et laïque , jette les bases d'importantes réformes .
28 Mars 1871 place de l'hôtel de ville proclamation de la
Commune de Paris
Le Comité Central
16 Avril Hyde park Londres
Manifestation de sympathie avec les fédérés
Défilé chantant dans Paris
Manifestation à New York
Les propriétaires indignés
ont peur pour leur(s) loyer(s)
L'Enseignement
" Ramenons celui-là chez lui , à sa place dans son Eglise et que les enfants étudient sereinement sous la protection de la République "
L'Empire avait favorisé le développement des écoles privées tenues par les congréganistes . Enseignants et directeurs étaient donc pour beaucoup hostiles à la politique laïque de la Commune qui ne s'accordait guére avec leurs opinions . Désertées suite au siège et aux bombardements , la plupart des écoles avaient cessé de fonctionner depuis plusieurs mois . Aprés avoir séparé l'église de l'Etat en abrogeant le Concordat , mesure qui revenait à enlever le monopole de l'enseignement des mains de l'Eglise , la Commune a chargé la Commission de l'Enseignement d'inventer l'Ecole nouvelle . L'instruction n'y sera pas dispensée par des religieux mais par des fonctionnaires commis de l'Etat chargés d'éduquer la jeunesse .
Un mariage... y'a d'la joie !!!
Destruction des deux guillotines
Le 6 Avril par les Gardes Nationaux du 137 éme bataillon
Les Barricades ...
" Qu'ils viennent les fridolins
et leurs amis collabos de Versailles !!! "
Rue de Rivoli
" La barricade " peinture d'André Detreurbe ( détail )
Rue de Clichy
Rue Saint Sébastien
de la colonne Vendôme
APPEL AUX VERSAILLAIS
DECRETS DE LA COMMUNE
LA SEMAINE SANGLANTE
Elle débuta avec l'entrée des troupes versaillaises dans Paris le 21 Mai grâce à une trahison , porte de Saint Cloud .
pour s'achever avec les derniers combats au cimetiére du Pére Lachaise le 28 Mai .
Ce trés jeune trompette défie la mort
" Quand vous voudrez !!! "
" Monsieur Thiers "
le " boucher de Versailles "
Durant cette semaine tragique on évoque de la part des troupes " démocratiques " selon les sources de 10000 à 25000 exécutions sommaires , viols , meurtres d'ouvriers communards . .
Thiers a dit :"avec ce qui m'arrive à Paris il me faut des troupes " . Bismark libère des officiers , des troupes . Ainsi des soldats français prennent du service contre leurs compatriotes communards ... Il est certain qu'aprés la déculotté que leur a infligée les allemands les " françouses soldats " pourront redorer leur blason à moindre mal . La collaboration avec l'ennemi germain ne date pas de 1940 .
Du 21 au 28 Mai les troupes du gouvernement Thiers lance l'assaut final contre la commune libre de Paris . Les troupes de Versailles pénétrent dans Paris par un point faible de la défense communarde . Dans la nuit et dans la journée du 22 Mai les versaillais occupent l'essentiel des quartiers ouest .
Dés ce premier jour de la semaine sanglante l'armée se met à multiplier les fusillades . Au cimetière d'Auteuil des centaines de cadavres sont couchés les uns sur les autres . Les conditions d'un crime de masse étaient définies bien avant l'avénement de la Commune . On peut en distinguer deux causes principales :
- La volonté du parti de l'ordre de faire un exemple impitoyable . Le télégramme de Thiers aux préfets à la fin de Mai le montre bien : " Le sol est jonché de leurs cadavres ; ce spectacle affreux leur servira de leçon . "
- L'attitude de la haute hiérarchie militaire , entièrement formée à l'école bonapartiste . Les généraux appliquent l'instruction imperiale de Juin 1858 qui prévoyait " de fusiller sur place tout homme pris les armes à la main " . Les troupes iront en fait beaucoup plus loin ; des centaines de blessés sans armes seront exécutés , des centaines de femmes seront fusillées parfois avec leurs enfants ... De vingt milles à trente cinq milles insurgés seront exécutés sans jugement .
Soldats versaillais
Exécution de Mgr Darbois
Le 24 Mai à la prison de la Roquette , Mgr Darbois , Déguery , trois jésuites et le président de la Cour d'Appel de Paris , Bonjean , sont exécuté par un peloton composé de fédérés volontaires . La Commune avait proposé l'échange de Darbois l'Archevéque de Paris contre le vieux révolutionnaire Auguste Blanqui retenu prisonnier à Versailles . Devant le peu d'empressement à répondre des versaillais la Commune propose le 14 Mai les soixante quatorze otages qu'elle détenait contre la seule libération de Blanqui . Thiers refuse la proposition tandis que son secrétaire Barthélémy Saint Hilaire ajoute : " Les otages ! les otages tant pis pour eux ! "
C'est seulement pendant la " semaine sanglante " que Théophile Ferré délégué à la Sureté générale signe l'ordre d'exécution des six otages qui sont passés par les armes .
Le moblot en face de l'Archevéque ajuste mal son tir , Mgr Darbois est resté seul debout , son crucifix à la main , au milieu de ses confréres fusillés , nécessitant une seconde salve de sept soldats pour l'achever .
La Commune de 1871 : l'exécution des otages
(in « Mes cahiers rouges au temps de la commune » par Maxime Vuillaume.)
Mercredi 24 mai, « Vers la mort »
Lentement, sans une parole, on se mit en marche. Le cortège tourna à droite pour, au bout de quelques pas, s'engager dans le long couloir, bordé d'un côté par le haut mur de pierres meulières du chemin de ronde, de l'autre par la prison. Dans l'angle, une petite tourelle. C'est dans cette tourelle que se déroule, mal éclairé par deux étroites ouvertures, l'escalier tournant que viennent de descendre les condamnés. Cette tourelle dépassée, la voie devient plus resserrée, plus obscure, plus sinistre aussi. Trois étages de fenêtres solidement barricadées de fer. Au premier étage, les fenêtres des cellules doubles que viennent de quitter les six prisonniers et où sont encore enfermés ceux qui n'ont pas été portés sur la liste de mort. La première de ces fenêtres grillées, c'est la cellule de l'archevêque. Le prélat - je cite ici les paroles mêmes d'un témoin marchait appuyé au mur, la tête penchée, comme étranger à ce qui se passait autour de lui. Sa barbe longue, poussée en prison, presque blanche, ses joues creusées par la souffrance et par l'inquiétude de ces deux mois de réclusion, donnent à sa physionomie une expression d'indéfinissable tristesse. Quatre hommes du peloton sont en tête, le fusil sur l'épaule. Derrière, un groupe désordonné. Deux lanternes, que tiennent haut les porteurs, les mêmes qui ont éclairé la descente des prisonniers dans la tourelle de l'escalier de secours, jettent sur cette scène des lueurs vacillantes. Il n'est pas loin de huit heures. Le jour va tomber. Déjà, entre ces hautes murailles du chemin de ronde, l'obscurité s'est à peu près faite. Pas une parole ne lut prononcée au cours de cette traversée lugubre. Bien des phrases ont été placées, dans les divers récits parus, dans la bouche de l'archevêque. Le prélat, à la vérité, parla une seule fois. Fortin, qui était au pied des marches quand les otages se présentèrent à la grille, ne quitta pas des yeux l'archevêque jusqu'au mur fatal. - C'est après avoir descendu ces marches, me dit-il, que l'archevêque, se tournant vers nous, dit d'une voix faible - « Et cependant j'ai écrit à Versailles. » Il faisait allusion aux lettres qu'il avait adressées à Thiers pour l'échange des prisonniers. Personne ne souffla mot. Je suivis le peloton. Je n'ai plus rien entendu. J'étais très près d'eux. A l'extrémité du chemin de ronde intérieur, le cortège se heurta contre une grille qui donne accès au deuxième chemin de ronde, le chemin dit extérieur, dont le mur sud longe la rue de la Vacquerie. C'est au bout de ce chemin que devaient tomber les six otages.
la fusillade
Quand on eut atteint le fond de l'allée, le peloton s'arrêta. Sicard se plaça à l'angle du mur. A côté de lui, Fortin. Derrière eux, le peloton des exécuteurs. Une trentaine d'hommes armés. Tout au fond, François, qui avait rejoint le groupe sans avoir suivi le cortège, et Genton. Les six otages étaient allés, sur un signe de Sicard, se placer au pied de la muraille qui faisait face aux exécuteurs. Tout près de Sicard, le premier du rang, le pompier casqué. Puis un fédéré, Lolive 11, et, un peu plus loin, Mégy, le mécanicien du Creusot. Les hommes avaient chargé leurs armes dans la cour de l'infirmerie. Ils mirent en joue, attendant le commandement. Là encore, je voulus savoir si quelque exclamation, injure, protestation, avait été remarquée. Rien. Le silence. Sicard leva le bras. Mais le commandement de « Feu » ne sortit pas de ses lèvres. Il s'était rappelé qu'il n'avait pas d'arme. Il se tourna vivement vers Fortin. - Fortin, ton sabre! Ce ne fut qu'un geste, un éclair. Fortin tira son sabre du fourreau - le sabre que lui avait donné Ferré l'avant-veille. Il le tendit à Sicard, qui, sans lever l'arme - les exécuteurs étaient tellement pressés les uns contre les autres qu'il eût pu blesser quelqu'un d'eux - cria - Feu ! Le peloton tira. Tous tombèrent, excepté l'archevêque. - Mais il est donc blindé, celui-là ! cria Lolive, en rechargeant rapidement son chassepot. Il ajusta le prélat, qui porta la main à sa poitrine, en s'affaissant. Quelques coups isolés éclatèrent encore. L'horloge de la prison sonna à ce moment huit heures. Les hommes du peloton abandonnèrent le lieu de l'exécution, laissant là les cadavres qui furent conduits la nuit au Père-Lachaise. Genton et Fortin quittèrent la prison et regagnèrent la mairie du onzième arrondissement pour y rédiger le procès-verbal de l'exécution, comme le leur avait prescrit Ferré. Sur le seuil de la mairie se tenaient à ce moment plusieurs membres de la Commune, Vermorel qui devait être grièvement blessé le lendemain, Jourde , Theisz , Avrial. - Eh bien ! c'est fait, leur dit Genton, en s'appochant. Nous venons de fusiller l'archevêque! - Vous avez fait là une jolie besogne, reprit vivement Vermorel. Nous n'avions peut-être qu'une dernière chance d'arrêter l'effusion du sang ... Vous venez de nous l'enlever ... Maintenant, c'est fini.
|
Exécution de Rossel , Bourgeois et Ferré
Jean Baptiste Milliére
Journaliste , député et qouique ne prenant pas part aux hostilités il fut arrêté le 26 Mai . Sur ordre du général de Cissey le capitaine Garçin le fusilla aprés l'avoir forcé à s'agenouiller sur les marches du Panthéon . Ses denières paroles furent " Vive l'humanité " .
Fédérés exécutés
Et la Commune a vécu
l'espace du Printemps ...
Les communards et les parisiens soupconnés de sympathie communardes fuient Paris , par le secteur allemand , à l'Est , et un nombre conséquent se réfugie au Fort de Vincennes , ce qui inquiéte les Allemands qui assiègent le fort dans la soirée .
Dans la matinée du 29 Mai la garnison du Fort de Vincennes commandée par le colonel Delorme se rend aux Allemands . Les versaillais arrivent l'aprés - midi et font fusiller 9 officiers , dont Delorme , dans les douves .
Dans Paris la chasse aux communards se poursuit . On recherche ceux qui ont la trace d'une crosse au creux de l'épaule , de la poudre sur les doigts
des blessures par balles , etc ... On dénonce , on arrête , on emprisonne , on fusille ; la répression ne connait aucune limite . Comme le camp de prisonniers du bois de Boulogne s'engorge , le général Ernest Louis Octave Courtot de Cissey fait de la place à coup de mitrailleuse . On ne connait pas le nombre exact de victimes qui sont tombées là , à peu prés au même endroit où 35 Résistants seront fusillés les 16-17 Août 1944 par les nazis .
C'est la fin . Les lignards de Versailles pilonnent Belleville à boulets rouges durant la nuit et c'est dans un quartier ruiné et incendié que Versailles achève la Commune . La dernière barricade au coin de la rue Tourelle et de la rue Ramponneau ( XX e arrondissement ) tombe à 14 heures .
La Barricade Ramponneau , la dernière barricade de la Commune . Un seul fédéré est resté en vie et la défend . Trois fois par un tir ajusté il casse la hampe du drapeau tricolore des versaillais qui occupent la Barricade de la rue de Paris . Ce dernier défenseur de l'insurrection parisienne parviendra à s'échapper .
Alors qu'Eugéne Varlin tentait de quitter la capitale , il est reconnu par un officier versaillais , arrêté , emmené rue des Rosiers et fusillé à l'endroit où les généraux Lecomte et Thomas avaient été fusillés le 18 Mars .
L'éxécution de Varlin par Maximilien Luce ( 1910 )
L'assaut final versaillais se dessine . Attaquant Belleville par le sud , les lignards bousculent les défenses de la Commune et investissent la majeure partie du XX éme Arrondissement mais ils sont retardés par les combattants de la Garde Nationale qui ont transformé le cimetière du Pére Lachaise en redoute . On se bat entre et dans les tombes , les pierres tombales , les chapelles et les fosses sont autant d'abris pour les Communards qui s'acharnent à l'arme blanche une fois leurs munitions épuisées .
Au soir les cent quarante sept défenseurs survivants se rendent . Le général Vinoy , celui qui commandait les régiments chargés de récupérer les " canons de Montmartre " , irrité de ce contre - temps les fait aligner le long d'un mur à l'est du cimetiére et les fait fusiller .
Ce mur est resté célèbre sous le nom de " Mur des fédérés " , il sert de point de ralliement aux Amis de la Commune pour la mémorisation annuelle de l'événement .
Les Versaillais lancent une furieuse attaque sur les fronts de la Seine , qui sont enlevés , provoquant la chute du XII iéme Arrondissement . Les Communards ne peuvent ni se réorganiser ni fuir car la Ligne a lancé une opération simultanée qui bouscule toutes les barricades du Faubourg Saint Antoine qui est l'artére principale du XI ième et qui fait jonction avec les Lignards avançant dans le XII ième . Les défenseurs Communards du XI ième sont encerclés , la moitié est exécutée sur place les autres sont emmenés au Panthéon . Mais voilà , il y a tellement de prisonniers que le Panthéon est engorgé . " Qu'à cela ne tienne , il n'y a qu'à faire de la place " dit le général - marquis Gaston Alexandre Auguste de Gallifet prince de Martigues
qui fait passer par les armes au moins deux mille Communards , méritant ainsi son surnom de " Gallifet aux talons rouges " et se forgeant une réputation d'assassin qu'il ne démentira jamais et dont il se montrera même fier .
La Commune ne tient plus guère que le XXème Arrondissement le quartier de Belleville , qui est abondamment bombardé à boulets rouges et incendié par l'artillerie Versaillaise . Les Communards tiennent toujours , ayant transformé le boulevard de Belleville et les rues suivantes en véritables forteresses barricadées . En revanche leur flanc sud est fragile , mais la nuit leur fait gagner un répit .
Les Communards répondent aux exactions des Versaillais. Cinquante deux otages ( prêtres , soldats prisonniers et " mouchards " ) sont fusillés par la Garde Nationale au 85 Rue Haxo .
Les versaillais ralentissent un peu leur assaut afin de réduire la Butte - aux - Cailles qui résite toujours . Ils y parviennent finalement en fin d'aprés - midi . La plupart des défenseurs sont fusillés , les autres conduits au Panthéon transformé en camp de prisonniers .
Parralèlement , la ligne avance dans le XIII éme et repousse peu à peu les Communards sur la rive droite de la Seine . Cela aura de fâcheuses conséquences pour les Communards du Fort Bicêtre . Ce fort situé dans le secteur allemand et l'un des deux ( avec le Fort de Vincennes ) à étre tombé aux mains de la Commune . La garnison y tient prisonniers les Dominicains du couvent d'Arcueil et est relativement sereine comptant sur le fait que les Allemands n'ont pas le droit d'intervenir dans la guerre civile . C'était mal connaitre la détermination de Versailles et sa facilité à pactiser avec l'Allemand ... A 14 h six régiments teutons prennent le Fort Bicêtre d'assaut , obligeant la garnison Communarde à un retrait précipité avec leurs religieux prisonniers . Ceux - ci sont alors massacrés sur place par les Gardes Nationaux qui se replient sur Paris ...
pour tomber nez à nez avec la Ligne de Versailles qui avance vers le XIII éme les forçant à une douloureuse retraite sous les tirs ennemis jusqu'à l'autre rive de la Seine . La rive gauche du fleuve est alors sous le contrôle de Versailles .
Rive droite , les Lignards s'emparent du XIX éme et lancent une chasse implacable aux Communeux . Les massacres se poursuivent toute la journée ...
Execution des Fédérés au jardin du Luxembourg
Pendant ce temps , l'avance versaillaise vers le XI ème est contrariée par la barricade de la place du Château d'Eau ( aujourd'hui Place de la République ) . Le Comité de Salut Public est dissout , son dernier ordre est de défendre la ville quartier par quartier , les officiers combattant alors comme de simples soldats , c'est " chacun pour soi et la Liberté ".
Dépité , le vieux Charles Delescluze
ancien des Trois Glorieuses de Juillet 1830 , de la Révolution de 1848 et des Mouvements Ouvriers du XIX ième Siècle , révolutionnaire infatigable , grande figure du Socialisme et Délégué à la Guerre de la Commune de Paris , âgé de soixante deux ans , revêt son plus beau costume noir , prend son haut de forme du Dimanche , se ceint du foulard rouge , prend sa canne et marche vers la place du Château d'eau . Désarmé il monte sur la barricade au plus fort du combat
et n'a pas à attendre la mort trés longtemps . Il est frappé d'une balle en plein front .
La Barricade tombe et les versaillais déferlent sur le XI ième Arrondissement en début de soirée ...
Les Communards évacuent les Ier et II éme Arrondissement . Le Conseil de la Commune siège une dernière fois symboliquement le matin même et ferme la séance par sa dissolution . Durant la séance ordre a été donné defaire appliquer le Décret des Otages . Avant de quitter l'Hôtel de Ville les députés y mettent le feu .La Préfecture de Police s'enflamme à son tour sans ordre de la Commune , mais le Palais de Justice est incendié par la Garde Nationale et le personnel . En revanche les versaillais arrivent à temps pour empêcher l'incendie de la Banque de France , du Palais du Louvre et du Palais Royal . Ils prennent par surprise les Communards du secteur qui avaient abandonné les Barricades . La moitié d'entre eux est passé par les armes , l'autre est envoyée prisonniére hors des murs de Paris . A l'exterieur de la capitale plusieurs camps de prisonniers sont bâtis à la hâte .
Vers 11 H les versaillais atteignent le quartier latin farouchement défendu . La redoute du Panthéon tombe et les Communards font retraite . Pas assez vite ; les sept cents défenseurs regroupés autour de l'Université de la Sorbonne sont encerclés , capturés et exécutés . Les lignards avancent dans le XIII ième mais sont ralentis par la résistance de Walery Wroblewski , général polonais , qui tient toujours la Butte aux Cailles dans le Viéme Arrondissement .
En avançant vers la Seine , les versaillais investissent un hôpital accueillant les blessés de la Commune , mais également des civils . Les patients sont traités sans ménagement , ceux qui sont en état de marche sont envoyés dans un camp de prisonniers , les autres sont achevés sans distinction entre civils et combattant . Une ambulance transportant une centaine de blessés est arrêtée ; médecins et malades sont fusillés .
Le Coeur de Paris est tombé .
La répression , des fusillé(e)s
encore et encore ...
Thiers fit exécuter dix mille personnes en s'appuyant sur les cours prévotales établies fin Mai .
Partout dans les quartiers occupés , les généraux font installer des abattoirs . Les cours prévôtales , Conseil de guerre improvisés où l'on juge sommairement des milliers de parisiens , condamnent la plupart des prisonniers à mort . Pour les besoins de l'armée de l'ordre , on centralise les exécutions dans les cours des casernes , comme à la caserne Lobau , à l'école militaire , au jardin des plantes , au square Montholon , aux gares de l'Est et du Nord . Les soldats fusillent les condamnés par fournées , à la mitrailleuse .
Un " jugement " ...
Gustave Courbet
Accusé d'avoir activement participé à la Commune , d'avoir usurpé des fonctions publiques en tant qu'élu au Conseil de la Commune et de s'étre rendu complice de la destruction de la colonne Vendôme votée le 12 Avril et renversée le 8 Mai , Gustave Courbet est arrêté le 7 Juin . Son procés dura deux mois . Le peintre fut condamné à six mois de prison .
Les prisonniers Communards arrivent à Versailles
Cave de l'orangeraie à Versailles Aôut 1871
Trois " Pétroleuses " condamnées à mort
Josèphine Marchais , Léontine Suentes et Elisabeth Retife .
3iéme Conseil de guerre Septembre 1871
La veuve du fusillé
de Ernest Pichio
Louise Michel
" Sans l'autorité d'un seul il y aurait la lumière , il y aurait la vérité , il y aurait la justice ; l'autorité d'un seul c'est un crime . "
Née au château de Vroncourt en Haute - Marne , Louise Michel est la fille née hors mariage du fils du châtelain , Laurent Demahis , et de la servante Marianne Michel . Elevée par ses grands - parents , elle reçoit une bonne instruction et une éducation libérale ; elle lit Voltaire et Rousseau et étudie la musique . Mais en 1850 aprés la mort de son père et de ses grands - parents , Louise est chassée du château et devient institutrice . Elle fonde une école libre où elle enseigne pendant trois ans selon les principes républicains . Louise Michel s'installe à Paris pour enseigner dans l'institution de madame Voillier . Pour satisfaire sa soif de connaissance elle suit les cours du soir dans les domaines les plus modernes du savoir . Elle fait la connaissance de Jules Valles , Eugéne Vailin , Rigault , Eudes et surtout Théophile Ferré qu'elle aime avec passion . Elle écrit pour les journeaux d'opposition et rédige des poémes qu'elle adresse à Victor Hugo . Elle entretien avec l'auteur des Misérables une longue correspondance de 1850 à 1879 . Secrétaire de la Société démocratique de moralisation dont le but et d'aider les femmes à vivre par leur travail , Louise Michel mène également une activité politique qu'elle poursuivra jusqu'à sa mort .
En 1870 elle est élue présidente du Comité de vigileance des citoyennes du Dix huitième arrondissement de Paris . Selon une anecdote fameuse , le 22 Janvier 1871 , en habit de Garde Nationale elle fait feu sur l'Hôtel de ville . Les 17 et 18 Mars elle participe activement à l'affaire des canons sur la butte Montmartre .
En Avril - Mai , lors des assauts versaillais contre la Commune , elle participe aux batailles de Clamart , Issy les Moulineaux , Neuilly .
Trés active , Louise Michel fait partie de la frange révolutionnaire la plus radicale . Elle et se porte volontaire pour aller seule à Versailles tuer Adolphe Thiers . Sa mère ayant été arrétée et menacée d'étre exécutée pour faire pression sur elle Louise se rend pour la faire libérer .
La prison des chantiers à Versailles
Louise est l'avant dernière à droite
Au centre Louise
Surnommée la Vierge Rouge , elle est condamnée à la déportation à vie et envoyée en Nouvelle Calédonnie . Elle y reste sept années , refusant de bénéficier d'un autre régime que celui des hommes . Elle cherche à instruire les autochtones Kanaks et prend leur défense lors de la révolte de 1878 . Elle obtient l'autorisation l'année suivante de s'installer à Nouméa et de reprendre son métier d'enseignante .
Georges Clémenceau , le Tigre , qui lui vouait une grande admiration , continuait de lui écrire durant sa déportation et lui envoyait des mandats .
Retour en France
Arrivée de Louise Michel à la gare Saint Lazare
Accueillie par Henri Rochefort , Georges Clémenceau , Louis Blanc et la foule des sympathisants .
En Janvier 1887 Louise Michel se prononce contre la peine de mort . Le 22 Janvier 1888 elle est attaquée à la salle de l'Elysée par le " chouan " Pierre Lucas qui lui tire deux coups de pistolet ; blessée à la tête elle refuse de porter plainte contre l'agresseur .
Aprés une arrestation mouvementée suite à un meeting " submersif " et une détention tapageuse Louise est libérée mais aprés beaucoup d'autres meetings et conférences
elle s'expatrie à Londres où elle gére une école libertaire pendant quelques années .
A son retour le 13 Novembre 1895 elle est accueillie par une manifestation de sympathie à la gare Saint Lazare .
MAIS LA COMMUNE EST ETERNELLE ,
et son élan de Liberté et de justice perdurera toujours dans les coeurs des Femmes et des Hommes ...
comme le fera le Temps des cerises
Chaque année à fin Mai je vous goûte mes belles
Vous me rendez joyeux ; j'entends la ritournelle
Et je me vois heureux à bientôt sept décades
Provoquer les troupiers , sur notre barricade .
, Jean - Paul
France 5
Lundi histoire
" La Commune "
http://www.youtube.com/watch?v=oCf7_bdGeGs&feature=related
" Ecoute bien chanter Clément ... "
CLIC !!!