.LE CERCLE DES ELEVES  RETROUVES DE PRIVAS

 

                             Monsieur Jean Tirman

 

                  Professeur d'éducation physique

                       à l'Ecole Normale de Privas

 

Tir 110

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Tir 109

 

Tirman 2

 

 

 Tirman 3

Avec sa classe voyage en Italie ...

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Tir 104

 

Tir 103

 

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Avec sa chère équipe de " Hand "

 

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A Nice avec l'E.N ....

 

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  Avec les athlètes privadois de la " Gym volontaire " ...

 

Tirman 2

 

La séance des " massues " ...

 

Tirman 4

A droite , au paroxisme de l'effort Monsieur Roux du Bahut ...

 

qui ci - dessous n'a pas des airs de Surveillant Général .

 

Roux 001

 

 

 

 

Goal keeper dans l'équipe de sixte du SCP ...

 

 Tir 111

 Tirman 3

 

Tirman 1

 

Jean TIRMAN, Professeur d'E.P.S. à l'E.N

par Yves LAMBERT

 

Dire l'activité sportive à l'E.N.G. de Privas oblige, et avec un profond plaisir, à évoquer M. Jean TIRMAN, professeur de nombreuses promotions autour de la nôtre. Professeur d'Education Physique et Sportive, à l'Ecole normale d'instituteurs : avec lui, chacun de ces mots prend un sens élevé et, dans ses rapports toujours clairs et forts qu'il avait avec nous, il nous positionnait à la fois en tant que personnes et que futurs professionnels.

Avons-nous souvent pesté contre la fastidieuse copie de ces petites fiches cartonnées cumulant, de lundis en semaines, exercices classés, petits jeux répertoriés, ateliers indexés, comptines numérotées ! ?  Et pourtant, combien d'entre nous se sont félicités ensuite, seuls face à la classe, d'avoir pour recours cet outil pédagogique pratique et efficace ! Oubliées les grommelantes exigences d'un jour, le Prof avait travaillé pour notre avenir. A l'image de sa calligraphie : droite et régulière. Majuscule et élégance.

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Nous retrouvions cette même rigueur esthétique dans tous ses cours comme dans tout son environnement.

En Education Physique étaient abordés :

Aussi bien les sports-co populaires et attrayants pour des jeunes de 16 à 20 ans: foot, hand, basket, volley, que des activités à priori moins ludiques : thèque, cross (à la Plaine du Lac, toute en herbe à l'époque), course d'orientation, jeux sportifs traditionnels, jusqu'à rendre certaines passionnantes. - Ah, ces combats de boxe dont nous chapardions quelques suppléments dans l'arrière-gymnase, en cachette (?) entre midi et deux ! -

Peut-être parce que nous étions encore dans les suites de l'après-guerre, le matériel était rare. Et les installations bien sommaires :

  • un petit, tout petit, « gymnase » ;

  • un mauvais, bien mauvais, sautoir de sable, en bout de cour ;

  • deux panneaux de basket qui avaient oublié peinture et filets et au-dessous, du gravier ;

  • une barre fixe et des anneaux où quelques initiés s'essayaient au « grand soleil » ou à la « croix de fer » pendant les pauses.

C'était tout, ou à peu près.

C'est dire toute l'ingéniosité déployée par M. TIRMAN pour nous proposer des petits matériels en prévision de nos futurs élèves : bâtons, élastiques, petites balles (« sauras-tu passer, et tradéri-déra... »), barils de lessive !

C'est insister aussi sur le respect du matériel et des lieux dont il faisait preuve et qu'il nous inculquait. Inlassablement.

Quelle a dû être sa joie profonde de voir transformer, selon ses plans minutieux et astucieux, le jardin potager en un véritable plateau de sport.

Avec des sentiments mêlés, alors que nos heures d'E.P.S. étaient converties à pousser, de plus ou moins bonne grâce, de fastidieuses brouettes de terre ou de gravats, nous vivions cette heureuse transformation, avec, au bout de nos sueurs, la fierté et la dignité de l'effort effectué ensemble une véritable tâche éducative, bien dans l'esprit d'une gym suédoise dont il était héritier. Tout cela dans un esprit qui a contribué à nous tisser un fond commun.

Il y avait aussi l'activité sportive à l'extérieur.

En U.S.F.E.N. d'abord. Pris d'une peine véritable si une équipe qu'il avait affinée devait affronter, incomplète, une échéance en compétition, il nous gratifiait de ses compétences, de sa disponibilité, de sa passion, pour nous accompagner au plus loin. En 1960, en demi-finale de hand à Paris, comme c'était bon de le voir rire avec nous, en « civil » sur les Champs ! Et nous ne savions pas encore que, plusieurs années après, il conduirait également, du même bon appétit sportif, des équipes d'enseignants ardéchois.

Si le hand a été objectivement le sport qu'il a privilégié (et bien qu'ayant été lui-même un excellent gardien de foot au S.C. Privas), il restait attentif à ceux qui s'engageaient dans les divers clubs régionaux de toutes disciplines. Toujours prêt aussi à stimuler ceux qu'il espérait voir se diriger vers le professorat.

Probablement avait-il des réticences, voire des méfiances plus ou moins manifestes, envers tout climat de club éloigné de l'esprit sportif pur dont il était le chantre. Un esprit fait de loyauté et de respect, de rigueur intransigeante, de cette intégrité (finalement admirable) qui faisait que nous redoutions être arbitrés par ses soins, sachant trop qu'en cas de litige, ou seulement de doute, nous serions automatiquement pénalisés !

Toujours opposé aux compromissions, à la licence, à l'anarchie stérile, on comprend qu'il ait véritablement souffert de la part malsaine du souffle de 68.

Homme d'idéal ô combien concret, il s'adressait à nous dans l'aujourd'hui de nos adolescences, pour nos lendemains d'Educateurs, vers nos avenirs d'Hommes.

Si, après encore tant d'années, nous le reconnaissons comme LE véritable Professeur d'Ecole Normale, c'est qu'il nous amenait de l'E.P.S. à l'essence de l'activité physique, de l'éducation à l'essence de la vie. Souvent encore, Monsieur TIRMAN, j'aimerais pouvoir soutenir votre regard limpide et vous dire :

« Merci JEAN ».

Yves LAMBERT

 

 

 


Lorsque Jean TIRMAN a quitté l'Ardèche, en 1970, Lambert lui avait envoyé une lettre qui « l'avait touché ». Voici la réponse que TIRMAN lui avait alors adressée.

 

 

Mon cher Lambert
 
Des lettres comme la vôtre on en reçoit pas beaucoup dans une vie professionnelle et vous ne saurez jamais vraisemblablement à quel point celle-ci m'a touché ! D'abord parce que c'est la première et certainement l'unique du genre qui me parvient quelques jours à peine après un départ furtif de l'établissement qui aura été ma passion pendant 21 années (moins une !). Ensuite parce qu'elle vient à point me dire de la façon la plus touchante que je ne pars pas, malgré les apparences, dans l'indifférence totale puisque j'emporte l'assurance de la sympathie vraie de mes anciens élèves, ceux de mes débuts, si laborieux, comme ceux de la «belle époque» dont quelques inconscients, comme vous dites si bien, m'accusent de conserver la nostalgie. Et bien ! oui, j'ai la nostalgie du travail qu'on a pu faire ensemble et qu'on ne fait plus maintenant pour des raisons, en tout cas, indépendantes de ma volonté !
Je ne saurais jamais vous remercier de m'avoir accordé et surtout conservé cette sympathie qui est une des principales satisfactions pour un éducateur. Grâce à vous tous de la belle époque et à vous en particulier, Lambert, je conserverai des souvenirs magnifiques de l'ENI de PRIVAS. Vous êtes la preuve vivante que je n'y ai pas perdu mon temps et cela me suffit. Vous parlez de bilan ; je ne me résous pas à le faire car c'est plus ou moins synonyme de « fin », pour moi, et que je veux continuer QUAND MEME à croire qu'il y a encore des élèves, des jeunes, des sportifs qui acceptent l' «ancien» que je deviens, hélas !  de jour en jour un peu plus par la force des choses mais qui a tout fait jusqu'à maintenant pour essayer de rester, au moins, jeune d'esprit. Le paradoxe c'est qu'avec vous je ne vieillis pas alors qu'avec vos cadets j'ai brusquement senti que je n'étais pas des leurs. Et cela m'a fait mal au point que l'idée du départ s'est développée en moi jusqu'à se réaliser finalement. Je dois dire honnêtement que j'ai profité d'une excellente occasion qui m'était offerte et que j'ai pensé surtout, en me décidant, à mes propres gosses qui bénéficieront, je pense, du changement. C'était donc maintenant ou jamais. Je quitte l'ARDECHE mais dites bien autour de vous, à tous ceux que j'ai connus, que ce n'est pas de gaieté de coeur et je ne suis pas près d'oublier les très riches heures vécues ensemble, à l'E.N., sur les stades de l'Académie et même de France, dans les réunions. Dites bien à vos collègues ce que je n'aurais jamais osé leur dire de vive voix : à savoir que je les aimais.
           
        De tout coeur

 
 
Tirman
Monsieur et madame tirman 
 

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                                                Madame et Monsieur Tirman

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